7 septembre 98
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Le déclin de l'empire japonais

L'un des plus grand maîtres du cinéma japonais
Akira Kurosawa - Réalisateur japonais - 23-03-10 / 06-09-98
par Bertrand Amice

Né à Omori tout près de Tokyo au Japon, Kurosawa est le dernier d'une famille de huit enfants.
Il est le fils d'un ancien militaire descendant de samouraïs, ce qui explique en partie la place qu'on pris ces guerriers du Japon féodal dans son oeuvre.
Il semble se tourner d'abord vers la peinture, mais pour pouvoir vivre, il se fait embaucher à l'ancienne Toho comme assistant réalisateur de cinéma. Il travaille avec Yamamoto (Vent chaud, 1943) puis dirige son premier film La légende du grand judo en 1943.
Il a du attendre la levée de la censure à la fin de la guerre, en 1945, pour briller. Sa consécration internationale vint en 1950 avec Rashomon, film historique d'une remarquable virtuosité et Lion d'or à Venise. Non seulement, il adapte des oeuvres européennes, mais ses films ont souvent fait l'objet de remakes occidentaux comme Rashomon devenu grâce à Ritt The Outrage ou Les sept samouraïs transformés par Sturges en Sept mercenaires, sans oublier le pillage par Leone de Yojimbo (1961) dans Une poignée de dollars.
En 1959, il crée sa propre maison de production. Mais, cela ne doit pas faire négliger l'humanisme de Kurosawa tel qu'il s'exprime dans Vivre (1952) et Barberousse (1965). En 1971, il fit une tentative de suicide ratée.

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Dersou Ouzala, tourné en 1975 avec l'aide de fonds venus d'URSS, marqua son retour sur la scène internationale. Ce film lui donna un premier prix au Festival du film de Moscou.
Kagemusha remporta en 1980 la Palme d'or au Festival de Cannes. En 1985, la France et le metteur en scène Serge Silberman l'aidèrent à financer le tournage de Ran (photo).
Cinq ans plus tard, il fut le premier artiste du monde du cinéma au Japon à recevoir l'Ordre de la culture japonais. En 1990, un de ces plus grand admirateur, le réalisateur américain Steven Spielberg l'aide à financer Rêves.
En 1991, alors qu'il avait plus de 80 ans, Rapsodie en août met en scène Richard Gere dans le rôle d'un Américain de souche japonaise, qui revient rendre visite à sa famille à Hiroshima. Le dernier film de Kurosawa, Madadayo (Non, pas encore), sorti sur les écrans en 1993, raconte les liens entre un professeur d'université à la retraite et ses anciens étudiants.
Il coïncidait aussi avec un demi-siècle de production cinématographique pour Kurosawa. Malade depuis plusieurs années, il ne sortait plus de sa maison à Tokyo; le cinéaste est décédé à son domicile dimanche 6 septembre à l'âge de 88 ans.
Sa mort suit de peu celle, en décembre dernier, à l'âge de 77 ans, du célèbre acteur Tishiro Mifune, son ami et complice qui avait tourné dans la plupart de ses films les plus connus.