LOUIS DE FUNES

IL ÉTAIT UNE FOIS SERGIO LEONE




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 (c) Ecran Noir 96 - 24


Octobre 2007

LE ROI LION
Un Lion sans accros et sans crocs

Le roi lion, comédie musicale
à partir du 4 octobre 2007
théâtre Mogador (Paris)
Réservation par TopTicketLine.fr (0820888786)

Spectaculaire mais pas extraordinaire. Vous serez enthousiasmés par les couleurs pastelles et chaudes. Par le son « live » des percussionnistes. Par la démesure de certains décors, mais d’autres qui déçoivent, comme le squelette. "Le Roi Lion" en met plein la vue, durant trois heures. Une histoire qui prenait deux fois moins de temps en dessin animé. La mécanique est bien huilée. Aucun grain de sable ne vient se glisser dans un show chronométré. C’est sans doute ce perfectionnisme qui empêche l’émotion au final, qui s’avère à la fois bâclé et distant. La faute au casting. Simba, enfant comme adulte, relève d’un jeu amateur et d’un talent de danseur approximatif. Rien à voir avec l’esprit virtuose et admirable des talents londoniens ou new yorkais. Rôle titre, ils gâchent une grande partie du spectacle et du avoir faire global.
Car cette production créée à Broadway et reprise dans le monde entier depuis est une sorte de copier coller sur mesure (et très cher : 90 euros la place en orchestre). On ne peut donc pas accuser la costumière (mention pour les hyènes, les lionnes et les girafes) ni la metteure en scène (qui sait occuper son espace). Les chansons sont variables. On reconnaît les deux trois tubes d’Elton John et on nous reprend inlassablement le seul vrai hit de cette comédie musicale qui nous interpelle avec ce slogan « Tu as la vie en toi. » Peu mémorables, les airs sont surtout là pour alterner avec des dialogues un peu simples, qui virent à la catastrophe en cas de francisation exagérée (références à Line Renaud ou Serge Lama). L’histoire est plaisante, même si on la connaît, et se repose sur le défi de nous émerveiller.
Heureusement, la sorcière apporte sa force et son énergie ; les hyènes sont épatantes. Et Scar, l’affreux Scar, apporte la subtilité, le second degré et surtout une véritable crédibilité. Seul comédien incarnant un lion à savoir réellement jouer de son masque et de sa démarche, il contourne le piège de l’humain interprétant un animal en invitant l’animal dans le comédien. L’esprit festif et coloré fait le reste pour nous illusionner. Joli mirage où l’album d’images remplace l’authenticité des visages et des paysages. .
Pour ce prix excessif et indécent vu le pouvoir d’achat des Français, vous avez malgré tout la visite du Théâtre Mogador, qui vit le triomphe de Mistinguett, entièrement rénové. Un magnifique lieu (4 euros le Perrier, 11 euros la coupe) digne des théâtres anglo-saxons, et surtout très confortable. Ce qui n'est pas négligeable pour 3 heures de folklore aseptisé.

- aristo-fan