LOUIS DE FUNES

IL ÉTAIT UNE FOIS SERGIO LEONE




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 (c) Ecran Noir 96 - 24


Octobre 2015

SCORSESE L'EXPOSITION
The King of New York

Exposition à la Cinémathèque française du 14 octobre 2015 au 14 février 2016
Rétrospective intégrale du 14 octobre au 30 novembre 2015
Conférences les 22 octobre , 5 novembre et 19 novembre
Sortie d'un coffret collector DVD/Blu-Ray chez Warner
The Cinema of Martin Scorsese, les musique de ses films (Decca)
Catalogue de l'exposition (Silvana Editoriale)

La Cinémathèque française propose sans aucun doute l’une de ses meilleures expositions avec celle de Martin Scorsese. La scénographie classieuse et intime, certes un peu sombre se plaindront certains, réveille les couleurs de l’univers du cinéaste, obsédé par le rouge. Scorsese, « Homo Cinematographicus » comme le surnomme Thierry Fremaux, est à la fois un maestro du 7e art, un archéologue, un collectionneur, un conservateur. Il est inventeur de formes cinématographiques tout en étant le plus ardent défenseur du patrimoine de l’image animée.

Et cette exposition lui rend un hommage mérité mais surtout à sa hauteur. Le parcours se divise en plusieurs alcôves – ses origines italo-américaines, ses thématiques, les différentes composantes de son métier – optant pour une analyse transversale plutôt que chronologique. Certes, quelques films pâtissent d’une sous-représentation. Mais l’intelligence de cette expo est bien d’être pédagogique. Dès l’entrée, nous sommes plongés dans le noir face à un triptyque d’écrans où défilent des scènes de ses films. Des écrans il y en aura tout au long de la visite. Mais aussi des photos (personnelles ou plus connues, des scénarios annotés, des costumes de cinéma des storyboards - dont son premier, un péplum jamais filmé -, des courriers de Godard, Bresson & Kurosawa, des carnets, des agendas, des esquisses dessinant les habits des personnages ou les décors, plans de maison, ses lunettes, sa première télévision, sa boîte à vinyles…

Le plus captivant est la générosité du projet. Pas seulement parce que Scorsese a confié nombre d’objets personnels, y compris sa Palme d’or, mais aussi parce qu’il est toujours en lien avec d’autres réalisateurs (Coppola, Hitchcock, les néo-réalistes italiens). Pour les plus cinéphiles, il y aura même une forme de fétichisme qui se révélera en découvrant le matériel de recherche, puisant dans tous les arts, qu’il possède pour construire ses films.

La Cinémathèque a fait preuve d’imagination, en plus de tout cela. Par exemple, cette maquette géante de New York, où les buildings ou lieux de la ville sont reliées par un fil et un code à des écrans où sont diffusés les scènes scorsesiennes qui correspondent à ces bâtiments ou ces quartiers.

Si son cinéma est celui de la chute, avec crucifixion au passage, l’exposition développe avant tout l’ascension d’un gamin asthmatique vers le firmament d’un art dont il maîtrise toutes les composantes, de l’écriture au mixage. Sa maestria méritait un tel hommage, mais ce qui frappe, comme dans celle d’Almodovar il y a quelques années, c’est que tout a beau avoir l’air figé, on sent en permanence le mouvement et même cette détermination à s’amuser en continuant son métier. Une exposition chronologique aurait statufiée l’œuvre et sacré son auteur. Là, au contraire, on pourrait y ajouter une pièce, changer quelques vitrines, tout continue d’évoluer. Et tout resterait cohérent. Il incarne une passion du cinéma, et la passion est toujours vive. Comme l’explique Serge Toubiana, le directeur de la Cinémathèque : « C’est un cinéaste de la grande Histoire et connaît par cœur l’Histoire du cinéma. »

Pas étonnant alors que Scorsese soit déjà au Musée. En artiste contemporain incontournable et majeur depuis tant d’années.

- vincy    


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