ecran noir, le ciné zine de vos nuits blanches

Paparazzi

Courrier

Visionné le 15.04.98, Club Gaumont, Paris
par VinCy

Le Film

Tir à vue

Ce nouveau film d'Alain Berbérian possède autant de défauts que de qualités. Difficile d'être indifférent ou emballé.
Toujours en train de zoomer sur le strass et les stars, s'amusant à rendre flou et mal cadré la limite entre fiction et réalité, cette cruauté-story qui se mange froide est un règlement de compte avec cette profession qui manque de foi.
Simpliste mais bien fait, intéressant mais pas assez acide.

Ici l'argent est roi. Et cette "comédie" tournée et montée en 4ème vitesse n'en manque pas.
La technique est nickel; le scénario est co-écrit par quelques plumes réputées; sans parler du casting quasi césarisé (Baye, Frot, et les nominés Lindon, Timisit...).
Une "comédie" à la française qui tente le pari d'équilibrer une certaine réflexion avec une dose de rire indispensable.

Mais à trop mélanger les genres, Berbérian signe un très bon divertissement, plus dramatique et noir que comique et léger.
Si l'histoire traîne en longueur sur la fin, si on ne comprend pas l'existence du personnage d'Isabelle Gélinas (invraisemblable chanteuse inventée) face à des réelles guest-stars (mention spé à Bruel), si, enfin, le traitement du scénario est un peu "déjà vu", on peut dans le même temps, apprécier d'autres aspects du film.

Parmi eux, le couple attachant Timsit-Lindon (deux personnages crédibles, bien écrits), la grâce de Nathalie Baye et quelques sarcasmes sur le métier et ses alentours: attachées de presse, éditeurs, ...
Vu sous cet angle, le film dévoile bien les coulisses d'un sale job, fascinant.

Malgré quelques clichés éculés, un message dénué de jugement, une victime peu meurtrie et un paparazzi qui s'en sort plutôt bien, le film frappe fort, très fort dès qu'il pointe sa caméra sur les rédactions.
Le manque d'émotion - pourtant de svies y sont saccagées - l'absence de rires francs rendent ce film sans profondeur, plutôt flou, un peu comme un reportage de Voici ou gala.
On se croit dans l'intimité des stars et d'un métier. Et finalement on n'apprend rien. Et surtout le lecteur/spectateur s'en sort indemme.


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