Mike Leigh aime nous faire croire que l'évidence est simple ; juste une histoire de voisins dans un quartier sordide. Pourtant, le cinéma est là. Le choix du décor, les mises en situation, les chroniques de ces gens si ordinaires : tout est fictif, tout doit porter le spectateur vers cette émotion ultime qui tient en un plan, celle de deux mains se joignant par amour. Car l'amour semble la seule richesse capable d'exister n'importe où, même là où le désespoir tient lieu de loi. En cela, All or Nothing, servi par une troupe d'acteur exceptionnelle, réussit son contrat et prouve, si besoin était, toute la maîtrise du réalisateur a fabriqué des histoires si belles et si familières, sans sombrer dans le pathos, sans manipuler à outrance. Une forme d'absolu.