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John Travolta sur Ecran Noir
Swordfish
(Opération Espadon)
USA / 2001
Sortie en France le ???

Fiche technique :
Production : Production : Silver Pictures, Village Roadshow Productions, Warner Bros.
Réalisateur : Dominic Sena (Kalifornia, 60 seconds chrono)
Scénario : Skip Woods
Photo : Paul Cameron
Son : Dane A. Davis, Joe Milner, Edward Tise
Musique : Madonna (chanson "What It Feels Like For a Girl"), Paul Oakenfold, Christopher Young
Montage : Stephen E. Rivkin
Durée : 01h39

CASTING :

John Travolta (Gabriel Shear) - Hugh Jackman (Stanley Jobson) - Halle Berry (Ginger) - Don Cheadle (Agent A.D. Roberts) - Vinnie Jones (Marco)

Un pirate informatique, repris de justice est contraint d'aider un espion à voler 6 billions de dollars qui dorment dans les coffres des gouvernements mondiaux. Entre le gouvernement américain et les voleurs, c'est une course poursuite sans fin qui commence.
John Travolta n'a pas le choix après le bide retentissant de Battlefield Earth, un navet adapté de l'œuvre du " gourou " Ron Hubbard qui, en plus d'être un gouffre financier, a crée un grave déficit d'image. L'acteur américain remis en selle par Quentin Tarantino (Pulp Fiction) n'a pas eu de succès public depuis Volte Face en 1997 et il joue donc son cachet de star sur ce film cent pour cent action. La Warner Bros a également misé gros : 80 millions de dollars, de nombreux lieux de tournage différents -certaines scènes du film ont même été tournées à Monte-Carlo, et une sortie face à Evolution pour un duel qui devrait attirer la même cible, les adolescents. Au programme de l'espionnage, une pincée de romance et beaucoup d'adrénaline. Le casting est très attractif. Outre l'acteur scientologue, on retrouve en effet deux mutants d'X-Men, l'Australien Hugh Jackman (alias Wolverine) et la belle Halle Berry (alias Tornade), et les acteurs Don Cheadle (Traffic) et Vinnie Jones (Snatch)

John Travolta joue un espion mégalo qui oblige un hacker tout juste sorti de prison (Hugh Jackman) à pirater les services informatiques de différents pays afin de voler leur richesse. Un rôle de méchant donc pour l'ami John qui doit commencer à prendre l'habitude de jouer le bad guy (déjà le cas dans Broken Arrow et Battlefield Earth). Halle Berry est sa complice, Don Cheadle, l'Agent A. D. Roberts chargé de mettre la main sur les voleurs.
Aux manettes de ce blockbuster d'action, le réalisateur Dominic Sena. Après un premier film de fiction remarqué Kalifornia avec Brad Pitt et David Duchovny et surtout le film d'action, 60 seconds chrono qui a amassé plus de 100 millions de $ aux Etats-Unis, le cinéaste originaire de l'Ohio s'est émancipé du producteur Jerry Bruckheimer pour passer à l'ennemi et travailler avec le producteur Joel Silver l'autre Mr Action du cinéma US.

CARPE DIEM

"connais-tu Houdini"

Opération Espadon est le nouveau film d'action produit par Joel Silver. Plus qu'une production, c'est un sceau, une marque de fabrique. Un film de Joel Silver c'est un cocktail explosif de jeunes stars et d'action pour faire monter l'adrénaline, de la série b jouissive. Pour le meilleur cela donne Matrix des frères Wachowski, pour le pire le navrant Romeo Doit Mourir.
Code Espadon se situe dans la bonne moyenne des productions Silver. Beaucoup d'adrénaline avec des scènes d'action emballantes et peu de réflexion avec un scénario confus.
Opération Espadon commence par la meilleure scène du film. John Travolta très à l'aise dans le rôle d'un méchant ambigu disserte sur le cinéma au milieu d'un carnage provoqué par le braquage d'une banque. Une explosion retentit et quelle explosion. Filmée " à la Matrix ", elle restera dans les annales du cinéma d'action.
Hélas, le film s'embourbe ensuite dans un long flash-back explicatif, de longues scènes d'exposition qui expliquent les tenants et les aboutissants qui motivent les trois personnages principaux : le hacker peureux, interprété par Hugh Jackman, extraordinaire dans X-Men, bien fade ici ce que son rôle exige, le méchant agent secret qui veut voler de l'argent qui dort pour financer la lutte anti-terroriste et bien sûr, une femme entre les deux, la divine Halle Berry - plus sexy tu meurs-. Le méchant est réussi mais le " bon " est malheureusement inexistant. Risquer sa vie pour sauver sa fille des mains d'une femme actrice de porno est un prétexte scénaristique bien pauvre pour motiver ce palot héros malgré lui. De plus qui dit hacker au cinéma, dit courses-poursuites " palpitantes " sur un écran d'ordinateur . Des mains qui tapent, des yeux qui regardent fébrilement un écran, une goutte de sueur qui coule sur la joue : des scènes désormais classiques des cyber-thrillers hollywoodiens et toujours aussi ennuyeuses.
Heureusement à la fin de ce long flash-back, l'action reprend brutalement. Et telle une montagne russe, le film repart de plus belle avec une scène d'action qui fait passer Speed pour un film iranien, une scène encore plus invraisemblable que la fin de Mission Impossible. C'est crétin, mais c'est si bon, si énorme, si jouissif : montée d'adrénaline garantie. Dominic Sena est plus à l'aise sous les ordres de Silver que sous ceux de Jerry Bruckheimer (le raté 60 secondes chrono) et met en scène deux énormes scènes d'action qui devraient lui permettre de diriger de plus gros projets, espérons-le plus personnels.

Opération Espadon est donc un film d'action honorable avec, en sus, les seins nus d'Halle Berry dans une scène peu utile mais très agréable… Le fond est néanmoins vaguement nauséabond, le film semblant conçu pour légitimer les actes du méchant qui tue des innocents pour lutter contre le terrorisme afin de préserver le cadre de vie des Américains. Volonté ironique de Joel Silver de marcher sur les plates-bandes patriotiques de son concurrent Jerry Bruckheimer (Pearl Harbor) ou véritable pensée réactionnaire ?

Yannick 

 (C) Ecran Noir 2001