Coffret Romy Schneider
Les débuts: Mon premier amour, Un petit coin de paradis, Mam'zelle Crici, Monpti
éditeur: Opening

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Collection Romy Schneider
éditeur: Studio Canal

:: Le train
:: Une femme à sa fenêtre
:: La Banquière
:: Les Choses de la Vie
:: Le Trio Infernal
:: L'Important c'est d'aimer
:: Max et les Ferrailleurs
:: César et Rosalie
:: La Mort en Direct


 Dossier: PETSSSsss + Olivier
 © Ecran Noir 1996-2005
S'il est des comédiennes dont le destin fut exceptionnel et dont l'existence fût un combat, Romy Schneider est de celles-là. Rien ne prédestinait cette petite fille autrichienne à devenir star de cinéma. De la pétulante - et accessoirement parfois niaiseuse - Sissi, monarque iconique à l’eau de rose, au destin tragique de la Elsa Wiener de La passante du sans souci, Romy Schneider a traversé son époque et le cinéma européen avec une rare détermination. Douée et généreuse elle a tout donné à son public, notamment une humanité poignante malmenée par une douloureuse vie privée. Comédienne aux multiples facettes, elle s'est prêtée aux désirs des metteurs en scène avec un étonnant sens de l’adaptation et de l’abnégation. Mais le « mystère Romy » fut préservé tout au long de cette carrière flamboyante, tandis qu’un mal ancien, venu de loin, la consumait de l'intérieur.

Fille de l'actrice Magda Schneider, Rosemarie Magdalena Albach-Retty dite Romy Schneider est née à Vienne en Autriche le 23 septembre 1938. Fille, mais aussi petite fille et arrière petite fille de comédiens : Rosa Retty, sa grand-mère actrice de théâtre mariée avec un officier de l'armée autrichienne, Walter Albach qui abandonnera sa carrière militaire pour les beaux yeux de sa femme. Ils ont eu un fils, Wolfgang, né le 28 mai 1906 (par un hasard -en est ce vraiment un ?- de la vie, Romy mettra fin à ses jours un 28 mai) qui sera aussi comédien en reprenant le flambeau d'une cinquième génération de saltimbanques. Père de Romy, il fut révélé à 24 ans, bénéficiant d’une ascension rapide de jeune premier en jouant des rôles de voyou irrésistible qui firent de lui le chouchou du public austro-allemand. La mère de l'actrice, Magda, ne dispose pas de cette hérédité du spectacle. Sténodactylo à ses débuts, elle mettra douze longues années pour convaincre ses parents et après avoir été engagée dans un théâtre elle entrera dans la UFA (Universum Film Aktiengesellschaft) la plus célèbre et la plus prestigieuse des maisons de production et de distribution allemande. Elle jouera par la suite avec Max Ophuls, et deviendra une grande vedette. Romy habite d'abord à Schonau dans un chalet digne de la maison d'Heidi, dans une riante vallée, fréquentée par une autre célébrité, nettement moins romantique, puisqu’ Adolf Hitler reçoit les dignitaires du IIIe Reich dans son « nid d'aigle » perché sur les hauteurs de la ville de Berchtesgaden à quelques kilomètres de là. Une bourgade thermale où la jeune Schneider va entrer à l'école, à six ans. La petite fille reçoit une éducation traditionnelle où vertus morales et obéissance se marient joyeusement avec les bonnes manières. Un joli équilibre brisé par la mésentente naissante entre ses parents : femme trompée, Magda en souffre énormément. Ils divorceront en 1945 : premier déchirement pour Romy, qui ne s'en remettra vraiment jamais. Elle a sept ans. En 1949 elle entre dans un internat catholique austère et ennuyeux, à Salzbourg. Pendant ce temps les troupes américaines occupent l'Allemagne et l'Autriche et ont établi un poste de commandement dans la maison des Schneider à Schonau. Romy devient taciturne, se replie sur elle-même, ne se confiant qu'à un journal intime, où elle parle de son désir d'être aimée et de ses moments de solitude. Sa mère est toujours aussi populaire au cinéma et Romy commence à jouer de petits rôles dans des pièces scolaires obtenant un petit succès auprès de ses camarades. Elle quitte l'internat en 1953 en lançant aux professeurs « n'oubliez pas votre petite Romy ! ». On pourra lire dans son carnet à cette époque : « Quand je vois un très beau film, je pense que je dois devenir à tout prix un jour une actrice. »

Romy revient à Berchstesgaden pour les vacances de juillet 1953. Magda s'est remariée avec un homme d'affaires. A la rentrée, la jeune allemande intégrera l'Ecole des Beaux Arts de la ville de Cologne. Un producteur allemand, au patronyme bien germanique, Kurt Ulrich rappelle sa mère à Munich pour lui proposer le premier rôle dans le film Lilas blancs.

Et voilà la chance qui s'offre à Romy : le réalisateur du film, Hans Deppe, cherche une débutante pour le rôle de la fille du personnage que joue Magda. Le bout d'essai a lieu à Berlin: elle est retenue. Le tournage se déroule pour elle comme dans un rêve et son nom figure au générique : Romy Schneider Albach. Il se trouve que le film est un succès (même s'il est d'une mièvrerie affligeante..) et la presse s'empare du phénomène « du jeu parfaitement naturel d'une actrice d'une quinzaine d'années qui n'est autre que la propre fille de Magda Schneider. ». A partir de là tout s'enchaîne et un second film arrive dès l'année suivante (1954) et re-succès. Et cette même année marque le début d'une longue série de « films à costumes », avec Les jeunes années d'une reine, réalisé par Ernst Marishka, un homme stakhanoviste du scénario mielleux, sentimental et metteur en scène d'une centaine d'opérettes. L'homme a pris la jeune Romy sous son aile. Populaire auprès du public, elle l'est aussi sur les plateaux de tournage où tout le monde loue son « professionnalisme » et son enthousiasme communicatif.

- Olivier