Conception dossier: PETSSSsss
 Rédaction: Arnaud - Sabrina
 © Ecran Noir 1996-2005

GEORGE PAL, L'INVASION TECHNICOLOR

l’origine de la première adaptation de « La Guerre des Mondes » par Byron Haskin en 1953, il y a avant tout George Pal. Hongrois, né à Budapest en 1908, Pal rejoint de prime abord la fameuse UFA, compagnie de production allemande d’où sortira notamment Fritz Lang. Puis il gagne la Hollande où son intérêt pour le trucage technique le fait travailler pour Philips pour lequel il réalise de petits films de marionnettes. Hollywood le repère et le fait travailler comme techniciens d’effets spéciaux sur des films S.F, avant qu’il ne produise lui même ce qui l’enchante. Le roman de Wells est tout trouvé. Il transpose l’action de la paisible campagne anglaise à la Californie où se seront désormais des armées à peine débarquées de la seconde Guerre Mondiale qui auront affaire aux martiens. Les rouges grondent à nos portent ! Il confie l’affaire à Byron Haskin. Ce dernier, après avoir fait une brillante carrière dans les années 20 comme chef opérateur, est un pair à ses yeux pour sa réelle connaissance des effets spéciaux et son expérience des films de science fiction à deux balles (sauvons à son honneur deux beaux films noirs : I walk Alone avec Kirk Douglas et Burt Lancaster et Trop tard pour pleurer) . A eux deux et un technicolor mémorable en trichrome (trois couches, une pour chaque couleur primaire), ils apportent à cette adaptation une picturalité peu commune.

Le film s’ouvre sur la présentation des planètes qui nous entourent avec la voix off très professorale de l’époque. C’est l’occasion d’admirer sur grands écrans les remarquables peintures de Chesley Bonestell, peintre semi-figuratif à la renommée internationale pour ses fameuses illustrations des étoiles. Pour le scénario c’est autre chose : puisque se sont dans les églises que la populace trouve mystérieusement l’abris tandis que la ville n’est plus que cendres.et chaos. Alleluha ! L’énorme succès du film (un Oscar pour les effets spéciaux) inspire à Pal un « Choc des mondes » dans la même veine (mais sans martiens) cette fois réalisé par Rudolph Maté. Mais à cette occasion, ce seront aux terriens de quitter la terre lorsqu’une planète fonce sur elle et menace de la détruire.
Lorsque Pal passe enfin à la réalisation, en 1960 (après un Tom Pouce animé), c’est donc très logiquement qu’il se tourne à nouveau vers Wells avec l’adaptation remarquable de « La machine à remonter le temps » où les effets spéciaux mécaniques inspireront les plus grands visionnaires, tel Tim Burton.
En 2002, ce n’est nul autre que l’improbable petit-fils d’H.G Wells qui en fera un minable remake. Et tel que le dit l’adage, ce ne sont pas les fils ni les petits-fils de cordonniers les mieux chaussés (l’auteur de ses lignes en étant un).

Arnaud