Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



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Homme de théâtre avant tout. Mais comédien aimant les personnages les plus étranges. Second rôle d'Hollywood, Dylan Baker est à Montréal pour Happiness. La joie?
EN- Comment choisissez-vous vos scripts?





Dylan Baker- Je suis un acteur qui n'a pas beaucoup de choix (sourire). Tous les scripts que je reçois je les lis et j'auditionne. Quand j'ai lu le script (de Happiness) j'étais très excité, c'était une des meilleures choses que je n'avait pas lu depuis des années. J'aime le ton, l'histoire, les différents personnages, même si je n'étais pas vraiment sûr de ma position personnelle face à Mapplewood (son personnage). J'étais intéressé de voir comment Todd (Solondz) avait exactement planifié. Quand on s'est rencontré, il a commencé à me parler de son film, du personnage et à la fin du rendez-vous je savais que je voulais travailler avec ce type, je savais qu'il serait le gars qui allait mettre ce film à l'écran. Il savait ce qu'il voulait!

EN- Etes-vous intervenu sur votre personnage?

DB- Non, je l'ai accepté tel quel.

EN- Comment êtes-vous arrivé au cinéma?

DB- En fait j'ai commencé à l'Université, dans le Maine, je devais être avocat, quand j'ai commencé pour une raison quelconque. Je me suis retrouvé à auditionner pour une pièce de théâtre et depuis je n'ai plus pensé qu'à ça!

EN- Vous avez débuté sur Broadway...

DB- Oui, c'est exact.

EN- Préférez-vous la scène?

DB- Cela dépend des projets. Travailler sur quelque chose comme Happiness est incroyablement satisfaisant. Il y a d'autres films où vous restez une semaine juste pour payer les factures à la maison... Mais il n'y a rien de comparable à être sur scène. Vous travaillez toujours avec les acteurs pour créér chaque nuit quelque chose que le public n'a jamais vu. En fait je "paie" ma passion pour le théâtre en faisant de la télévision ou du cinéma!

EN- Pouvez-vous nous décrire Todd Solondz?

DB- Todd est un homme intéressant... Je dirais même dur. Todd est très précautionneux, la manière dont il parle très lentement, il explique tout ce qu'il veut avec précision. Lorsqu'il m'expliquait mon rôle : "Là tu montes et tu te tiens ici" j'ajoutais "peut-être devrais-je comme ça " (il met sa main sous le menton est fait mine de dire au-revoir) et il répondait (très lentement) "Non, je ne crois pas que mettre ta main ainsi...", "Todd, je rigolais, c'était une blague!" "Ok,Ok, parceque si tu le faisais..." "Todd, je ne voulais pas le faire...Please!" finissais-je par suplier les mains en serrées. Donc il était très sérieux, très clair, se concentrer et avait une vision exacte de ce qu'il voulait à l'écran. Mais en même temps c'était vraiment super et j'ai apprécié de passer du temps avec lui. C'est un gars fabuleux.

EN- Il vous a placé face à un enfant, était-ce difficile?

DB- Ça l'est lorsque la situation est inconfortable. Dans ce cas-çi j'étais très prudent, j'ai rencontré les parents.

EN- Surtout que même à cet âge, il devait avoir conscience du problème, non?

DB- Je crois que oui. C'est pourquoi j'ai beaucoup parlé avec les parents et je me suis assuré qu'il comprenait tout. A côté de cela, Ruf et moi avions une merveilleuse relation hors-caméra. Il aimait joué à la Nintendo et moi aussi, notre relation était très saine. Je pense que Rufus (Read) est capable d'aller très loin dans le domaine de l'émotion, ce qui est incroyable.

EN- Vous même, avez-vous des enfants?

DB- Oui, une fille de 5 ans...Autant dire qu'elle verra Happiness dans...15 ans!

EN- Qu'elle est votre position vis-à-vis des pédophiles?

DB- J'ai une très dure opinion sur eux. Je pense que la pédophilie est un crime horrible, détruire la vie d'un enfant innocent. C'est impardonnable. Je ne sais pas si on peut en guérir, les psychiatres pensent que guérir de cela reste la chose la plus difficile. C'était très bien de travailler sur ce personnage, j'ai été obligé de plonger dans un monde à part.

EN- En avez-vous rencontré afin de préparer le rôle?

DB- Non, nous avions décidé de ne pas le faire. Le seul moyen de rencontrer un pédophile, c'est dans voir un coupable. Ce n'est pas le cas de Mapplewood, c'est un homme bien, il aime sa famille, son fils avec qui il a une merveilleuse et honnête relation. Je pense qu'il croit aider ces enfants jusqu'à ce que cette chose sorte de lui et qu'il ne puisse plus la contrôler. Il ne regarde pas ça du point de vue d'un coupable. Il se dit "tout va bien tant que je contrôle cette horrible partie de moi-même". Il allait voir un psychologue pendant des années pour parler de tout, mais il avait oublier de mentionner ce problème.

EN- Depuis vous avez aussi tourné avec Woody Allen...

DB- J'ai l'incroyable opportunité de tourner avec Judith Davis qui adore improviser. Woody bien sûr faisait son travail et l'assistant venait nous voir "Mr Allen désire vous parler...", alors vous y allez et vous avez peut-être 15 secondes, il vous explique ce qu'il veut et Go. donc ça a été ma seule interaction avec Woody Allen... Tant que vous faites votre job il ne s'occupe pas de vous!

EN- Avant ces films indépendants, vous avez joué dans Le Dernier des Mohicans, quelles sont les différences entre ces films?

DB- En fait c'est assez drôle, je suis toujours dans les crédits de ce film! J'ai travaillé une semaine dessus, la scène se tournait dans une grande tente qui était trop petite pour tout le monde. Ils ont "coupé" la moitié des figurants et je faisais partie des personnages mis à la porte. Je ne pouvais qu'être heureux de partir de cette immense place "tirez-moi d'içi!". Donc quand je suis parti j'étais très heureux. Mais j'ai fait un gros film en studio (Proposition indécente). C'était très sympa d'être à Los Angeles et de travailler dans les studios de la Warner. Demi Moore avec ses 3 caravanes et Michael Douglas dans sa caravane avec une antenne satellite sur le toit. Tout cet argent qui circule partout, c'est incroyable! Je travaille actuellement sur un Pollack avec Kristin Scott-Thomas, c'est la même chose. Sur un film indie on a pas le temps pour cela, ni la place.

EN- Donc vous tournez acruellement?

DB- Ouais, à Washinghton D.C. C'est un thriller où la femme de Harrisson Ford et le mari de Kristin ont une aventure, mais ils meurent dans un accident d'avion. Ford essaie de joindre Kristin qui est en pleine période de rééléction pour le Congrès et qui ne veut pas entendre parler de cette affaire.

EN- Avez-vous d'autres projets?

DB- Quelques autres films indépendants vont sortir, dont un qui s'appelle Oxygen. Je viens de finir un film avec Sarah Michelle Gellar, je pense qu'ils vont le sortir pour la Saint Valentin...(rires)


   vincy