Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24



Neil Thompson et Geoff Thompson ne sont pas parents mais il règne entre eux une complicité chaleureuse et naturelle comme il n’en existe qu’entre personnes partageant les mêmes valeurs. Pas étonnant, donc, si c’est Neil Thompson qui est parvenu à porter à l’écran le best-seller autobiographique de Geoff, Watch my back, en accompagnant ce dernier tout au long de l’écriture du scénario. Complémentaires, le réalisateur et l’écrivain-scénariste ont été admirablement épaulés par le producteur Martin Carr, à l’origine de leur rencontre, et qui s’est battu à leurs côtés pour que The club puisse voir le jour. Le film, sélectionné au Festival du film britannique de Dinard en 2008, recrée l’ambiance survoltée des années 80 à Coventry, cité ouvrière anglaise…
Ecran Noir : Qu’est-ce qui vous a le plus intéressé dans l’histoire écrite par Geoff Thompson ?

Le livre Bye Bye Bahia



Neil Thompson : J’ai rencontré Martin Carr [le producteur] lors d’une soirée à Londres. J’ai vu cet homme avec des cheveux longs qui restait dans un coin sans rien dire et j’ai pensé "tiens, ce serait intéressant d’aller lui parler". J’y suis allé et on s’est assez vite rendu compte que nous avions une vision commune de ce que devrait être le cinéma britannique… Ensuite, il m’a parlé du scénario de Geoff Thompson. Je connaissais ce dernier de nom. J’ai lu le scénario et j’ai juste trouvé ça brillant ! J’ai tout aimé, ce qui s’en dégage, ce que cela raconte, la philosophie… Nous avons décidé que ce serait mon premier long métrage et Martin m’a présenté Geoff. A partir de ce moment, nous sommes devenus les "trois mousquetaires". C’était le début du voyage et du travail sur le scénario existant…

EN : Cela n’a pas été trop dur de réécrire à nouveau cette histoire, qui existait déjà sous forme de roman ?

Geoff Thompson : Le livre était relativement décousu, avec beaucoup de personnages et de petites histoires mêlées. A l’époque, ce n’était même pas vraiment une fiction et beaucoup de choses ne fonctionnaient pas. On savait que c’était une bonne histoire et on voulait enlever ce qui la parasitait : à partir de là, ce fut un processus normal de clarification et de réécriture. Par exemple, on a recentré l’histoire autour du personnage principal et on a tissé un lien narratif autour de lui. Ce fut beaucoup de travail et ça a pris du temps, mais c’était super, j’ai beaucoup aimé ce travail. Et au final, le scénario est devenu vraiment très bon.

EN : Comment avez-vous concrètement travaillé tous les trois ?

GT : J’écrivais un premier jet, puis je le montrais à Martin et Neil. On le lisait ensemble puis on en parlait. Martin et Geoff faisaient des suggestions et je retournais écrire.

NT : On a vraiment passé plein de temps sur le scénario pour écrire une histoire qui se tienne narrativement. Mais quand j’ai commencé à filmer, je trouvais que l’essence de ce qu’est Geoff semblait totalement absente ! Il a fallu à nouveau remettre de l’ordre et refilmer certaines séquences. On a également étoffé la voix-off qui permet de faire passer la philosophie de Geoff. Je crois qu’on a vraiment besoin de sentir ce qu’il ressent et d’avoir sa vision de l’histoire. Au départ, la voix-off n’intervenait qu’au début et à la fin. Maintenant, le film est plus fort émotionnellement.

EN : Geoff, est-ce que vous aimez ce qu’est devenu le personnage de Danny (que vous inspiré) dans le film de Neil ?

GT : Oh oui, j’aime tout : le film, les personnages… Bien sûr, Danny est le plus proche de moi, mais j’adore la manière dont il est dépeint. Mes enfants aussi l’ont aimé, ça les a beaucoup émus. Je trouve que le film capte parfaitement l’essence de cette époque.

NT : C’était bizarre pendant le tournage. Pour que tout soit le plus authentique possible, Geoff était sur le plateau tous les jours et parfois il devait assister à la mise en scène de moments très forts basés sur sa propre vie !

GT : Oui, c’était émotionnellement très fort.
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