Sara Forestier
Sara Forestier. Elle trouve que son nom est passe-partout, alors elle emprunte celui de Bahia BenMahmoud pour Le nom des gens. Rencontre avec une actrice nature et généreuse.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24



Il faut bien l’avouer : lorsque l’on voit Panique au village, on envie ses deux réalisateurs, Vincent Patar et Stéphane Aubier, d’avoir su trouver un métier qui leur permette de garder un pied dans l’enfance et de faire rire (et rêver) tous ceux qui comme eux ont toujours les yeux qui brillent à l’évocation d’un cheval qui conduit une voiture ou d’une tartine de Nutella géante. D’autant plus que leur univers déjanté et loufoque a fait le tour de la planète sous forme de série télévisée avant de revenir sur le tapis rouge cannois en format long métrage. Et si, à première vue, les deux auteurs semblent plus réservés et pondérés que leurs œuvres pourraient le laisser croire, il suffit de les écouter parler avec gourmandise de leurs personnages et de leurs inventions pour déceler, dans leur attitude, toute la passion et l’enthousiasme qui les animent.
Ecran Noir : Revenons sur la Genèse de Panique au village, qui fut une série télévisée diffusée sur Canal + en 2003 et diffusée dans les festivals du monde entier. D’où viennent Village et ses habitants ?





Stéphane Aubier : On cherchait un univers qui permette de raconter plein d’histoires. Nous avions déjà créé les dessins animés Pic Pic André, mais on en faisait un tous les deux ans… On s’est dit que si on voulait faire une série comme les Simpson, ça allait nous prendre 150 ans ! On a donc eu envie de trouver un système plus simple. J’avais fait auparavant un film avec la même technique que Panique qui mettait en scène un fermier et une fermière, un chasseur bleu et son chien, des animaux… On a décidé de mettre en place un univers de ce style. On n’a pas tout trouvé tout de suite. D’abord, dans le pilote, il y avait Cheval, Cowboy et Indien, tout simplement parce que dans les brocantes et les vides greniers, ces personnages revenaient toujours. Ensuite, on a eu envie d’élargir avec un gendarme qui ne sert à rien au bord de la route, un facteur qui amène des nouvelles et toujours des catastrophes…

Vincent Patar : Au début, on pensait utiliser des figurines mais mettre en scène à chaque fois des personnages différents. Cela engageait plus de frais : à chaque fois de nouveaux décors, de nouveaux personnages… C’est Vincent Tavier (producteur du film) qui a eu l’idée d’un univers avec des personnages récurrents, et c’est comme ça que Village est né.

EN : Et le passage au long ? C’était une demande de votre entourage, ou un désir de votre part ?

SA : Nous avons beaucoup de liberté en termes de production, ça se passe au feeling : on fait ce qu’on veut. Là, ce qui s’est passé, c’est qu’avant même la série, nous avions envie de faire un dessin animé de 26 minutes pour une diffusion de la télé, comme ça se fait beaucoup. Mais le projet n’était pas clair et il coutait cher. Donc on l’a mis entre parenthèses pour faire Panique au village. Comme ça a bien marché, on a eu envie d’en faire autre chose.

VP : Cette idée de dessin animé, c’était beaucoup d’énergie pour peu de chose. Alors on s’est dit : allons-y pour faire un long métrage avec Village !

SA : Quand la série était diffusée dans les festivals, on trouvait que ça rendait bien sur grand écran bien que ce soit conçu pour la télévision. Ca nous a donné envie de développer un vrai univers propre au cinéma en élargissant l’espace, la profondeur de champ… et en approfondissant les personnages.
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