Berlin 2016
18 films en compétition pour le jury de Meryl Streep. Le grand chelem des festivals est lancé pour la saison 2016, avec, au programme Denis Côté, Jeff Nichols, André Téchiné et Mia Hansen-Love.


- Oscars 2018

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- Césars 2017








 (c) Ecran Noir 96 - 24






Palmarès
- Prix Jangada du Jury 2004 : Hors du monde (Desmundo) de Alain Fresnot - Prix spécial du Jury 2004 : L'homme qui copiait (O Homen que copiava) de Jorge Furtado
- Mention spécial au documentaire : Fala tu, à toi de parler de Guilherme Coelho
- Prix Jangada du Public 2004 : L'homme qui copiait (O Homen que copiava) de Jorge Furtado

Jury
Karim Dridi (réalisateur), Patrick Mille (acteur), Roxane Mesquida (actrice) et Mohamed Kounda (réalisateur)



Couleurs cariocas à l’Arlequin





Pour la 6ème année, le cinéma brésilien est à l’honneur à Paris avec le Festival du Cinéma Brésilien de Paris. Mettant en avant le patrimoine cinématographique et la production actuelle, le Festival propose, cette fois encore, une large sélection de films et de court-métrages. En proposant des rencontres avec les réalisateurs et des acteurs, le Festival est aussi un lieu de dialogue entre les cultures.

Cette année, Rio de Janeiro sera le thème d’une grande rétrospective : d’Orson Welles à Marcel Camus, de Philippe de Broca à Fernando Meirelles, la ville de Rio a été et est encore une source d’inspiration pour de nombreux réalisateurs. La capitale culturelle du Brésil, ville de contrastes, symbole de la fête mais aussi des inégalités sociales, est un cadre idéal pour raconter des histoires poétiques, tragiques, violentes ou exotiques.

Par ailleurs, le Festival poursuit son travail de défricheur en présentant des nouvelles oeuvres inédites en FranceÊparmi lesquelles DesmundoÊ d’Alain Fresnot, O Homem que copiava de Jorge Furtado, Deus é Brasileiro de Carlos Diegues, O Caminho das Nuvéns de Vicente Amorim,... Ces projections sont l’occasion de découvrir la richesse et la diversité du cinéma brésilien au-delà des classiques Central do Brasil ou La Cité de Dieu. Au total, une dizaine de films seront projetés pendant cette semaine.

Rio cinégénique... Les premières images de Rio sont une vue de la baie de Guanabara, en 1897, à partir d’un bâteau. Le paysage de cette baie de Rio était, déjà, à lui seul le sujet du film. Au début du XXe siècle, le cinéma naissant prospère dans ce qui est encore la capitale du Brésil. De très nombreux cinémas s’installent - un quartier de centre a même été baptisé Cineland - et de très nombreux court-métrages sont réalisés. La ville rêve de devenir un Hollywood mais le projet de verra jamais le jour.
A défaut d’être un Hollywood, Rio de Janeiro a une relation particulière avec le cinéma. Mégalopole de 8 millions d’habitants, Rio est à l’image du Brésil, un lieu de contrastes et de dialogue entre les cultures. Décors paradisiaques avec ses grandes plages ou décor urbain d’une métropole du Sud, Rio a été maintes fois l’arrière plan d’histoires de bandits cherchant un refuge au soleil ou de règlements de comptes violents. La ville est un paysage de carte postale, paradis terrestre et sensuel.
L’un des premiers films mythiques à représenter Rio de Janeiro au cinéma a été Orfeo Negro de Marcel Camus, basé sur le livre de Vinicius de Moraes. Le carnaval de Rio Ð descendant des grandes festivités grecques - sert de cadre à une nouvelle interprétation du mythe d’Orphée. L’ambiance irréelle du carnaval avec la musique, les êtres masqués et la configuration de la ville s’insèrent à cette histoire de passion et de mort.
L'autre grand film ayant Rio pour décor est le célèbre Notorious (Les enchaînés), suspens traquant un nazi, filmé par Hitchcock à al sortie de la guerre, avec le couple glamour Cary Grant et Ingrid Bergman, s'offrant le plus long baiser du cinéma (à l'époque), avec morceau de poulet dans les mains et pain de sucre en toile de fond.
Mettant de côté les pornos surfant sur la réputation sulfureuse et le prétendu tempérament des brésiliens, Rio a aussi largement inspiré les comédies et les films d’actionsÊ: dans ce registre, on ne peut que citer l’inoubliable prestation de Belmondo dans L’Homme de Rio en 1964. Mais aussi Moonraker, James Bond de 1979 et Le Retour du Grand Blond, en 1974.
Au-delà des clichés de Copacabana et de ses mélopées langoureuses, la relation de Rio et du cinéma est plus profonde. Elle révèle les particularités de la ville. C’est à Rio que les principales revues de cinéma sont éditées, c’est à Rio que les grands débats sur le cinéma se déroulent, c’est à Rio que les principaux films sont produits et c’est donc à Rio que les grands mouvements du cinéma brésilien sont nés.
Aussi, un mouvement comme le "cinema novo" - dont le slogan était "Êune caméra en main et une idée dans la tête" - est fortement liée à Rio de Janeiro et à ses intellectuels. Le néo-réalisme, lancé avec le film Rio Quarenta Graus (Rio 40 degrés) retranscrit le quotidien d’enfants vendeurs de cacahouètes un dimanche de grand soleil. Avec Rio Quarenta Graus, en 1954, Nelson Pereira dos Santos soulève la polémique et présente, pour la première fois, la réalité des favelas. Ce sera le point de départ de nombreuses productions sur la vie dans les quartiers cariocas, des chroniques de ces quotidiens hors du commun.
Dans la lignée de cette tradition, le succès de Cidade de Deus, en 2002, de Fernando Mereilles mettait, à nouveau, Rio en scène. Le personnage de ce film n’est pas une personne mais cette favela. Les gens de ce quartier évoluent dans un environnement ultra violent avec des trafics en tout genre,Êdes meurtres, et des agressions. Cidade de Deus montrait, encore une fois, que Rio est la ville brésilienne où il existe une vraie tradition cinématographique. Rio de Janeiro peut être considérée à la fois comme paradisiaque et infernale, un lieu de lumière et d’obscurité, d’insouciance et d’angoisse.