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LE PRIX GEORGES & RUTA SADOUL 1998

ACTUALITES : CRITIQUES DE FILMS


par Bertrand Amice.






Les Travaux et les jours
de Mathieu Riboulet
Spy production.
Diffusion au 14 juillet Sur Seine, le jeudi 5 février 1998 à 20 heures.

Le cinéaste a voulu rendre hommage à un auteur de théâtre qui lui tient particulièrement à coeur “Tchekov”, en montrant la traduction de “Oncle Vania” à travers une histoire de quatre protagonistes (3 hommes et 1 femme), qui se découvrent et expriment leurs pensées profondes, chacun d’entre eux autour d’un dîner comme lieu de consultation.

La structure scénaristique est scrupuleusement respectée en trois parties, le réalisateur explique là sa notion des "flash-back" qui “essaye de les fondre dans le film, comme un argument, le plus fluide possible”.

Ce long- métrage tourné en vidéo pour “des raisons économiques et plus de liberté totale”, comme l’ajoute Mathieu Riboulet, où la perception des dialogues s’inpirent dans un Fastbinder ou un Robert Bresson, dont le cinéaste est fan, nous transporte dans un univers dépaysant entre réalité et "flash-back".

Le trait d’humour n’est pas sous-titré ou appuyé lourdement ; il est par contre inséré dans la subtilité de l’histoire. A noter la superbe séquence de la recette du gâteau au chocolat sur une musique enivrante.


Bashir

BASHIR
(1997 /Iran / 1h05 / en 16 Mn) de Ahmad Ramezan Zadeh (Université de Téhéran. Deux court-métrages).
Scénario de Linda Moshrefi (femme du réalisateur)
A l’écran du Quartier Latin dans les prochaines semaines.

Ce film est un petit chef-oeuvre qui nous vient encore du Moyen-Orient où Bashir, ce jeune contre-bandier rencontre un musicien kurde en échappant à la police. Un film sur la didactique Maître à élève. Cette relation est attachante dans le fait que le musicien malade des effets chimiques de la guerre du golfe va retrouver son fils décédé dans Bashir. Ce film a été récompensé dans un festival à Téhéran.

Le cinéaste explique “c’est mon premier long-métrage, j’ai mis 2 ans pour réaliser ce film à partir de la réalité, car l’idée originale vient d’un autre réalisateur”. Il ajoute ”que l’histoire du musicien kurde malade est vraie”.

Les difficultés pour faire ce film sont, comme le dit le cinéaste, ”de trouver les bons acteurs et leur acclimatation dans la région du tournage”

Le film a été tourné dans la région de Marébosse (province iranienne). L’acteur est vraiment un professeur de musique qui a apprit le tambour (guitare kurde) en 60 jours. Le film a été tourné en quatre semaines avec la performance d’une prise en moyenne par séquence. Pour le personnage de Bashir, il y a eu deux mille enfants pour le casting, et finalement c’est Morteza Karim, qui était un jeune contrebandier réputé qui a été choisi pour son intérêt pour la musique et la danse et par conséquent la passion pour l’art. Il ajoute : “inconsciemment ce jeune était attiré par le cinéma”. De plus, son aptitude à apprendre le tambour en 60 jours alors que le musicien kurde avait mis plus de 2 ans pour apprendre cet instrument !”

Les enfants contrebandiers (figurants) prenaient leurs rôles et le film comme une blague, alors leur instituteur a dit aux enfants : “Si vous jouer pas bien, pas de bonne note !”.

Entre la relation Bashir et le musicien Kurde on peut apprécier l’attachement mental entre les deux personnages. Le cinéaste dit : “Tant qu’il n'y a pas un rapport de maître à élève, on ne peut pas apprendre, Bashir change sa destinée en passant de la contrebande à musicien. L’art, c’est la seule barrière pour ne pas tomber dans le mensonge”.

Le personnage de la mère de Bashir “n’est pas très important, car c’est le musicien kurde qui est mis en valeur”. D’ailleurs, le rôle de cette femme est interprétée par une institutrice. Au début du film, elle est autoritaire et obtus sur l’attitude de son fils, puis à la fin elle s’ouvre à la passion de Bashir”.

Ahmad Ramezan ZadehSes cinéastes préférés sont comme il ajoute : “Quelque soit le réalisateur, c’est que le film soit bon et apprécié du public”, avouant tout de même : “une admiration pour Coppola ou Godard”.

Il explique que la nouvelle génération kurde travaille pour reprendre le flambeau, comme la transmission de Maître à élève sur le plan du chant et de la musique. Il dit : “que ça donne une espèce d’ivresse sur la musique. Car la musique est salvateur pour l’homme. Souvent, dans le pays, les gens jouent de la musique avant de partir au travail, cette une tradition”.

Ses projets avenirs sont la réalisation de treize épisodes pour la télévision iranienne s’intitulant “L’agence de l’amitié”. Il prépare un nouveau scénario sur la vie d’enfant qui ont fait leur vie à l’etranger retrouvant leur famille.

Sur les pas de son compatriote Kiarostami et dans le style de Youssef Chahine, nul doute que ce cinéaste est bien parti en réalisant un premier film attachant où la mélodie du tambour, nous transporte sur un doux nuage.



 
 

(C) Ecran Noir 1996-1999