Production: Patrick Godeau
Réalisation: Benoît Jacquot
(Pas de scandale, La fausse suivante, La fille seule)
Scénario: Jacques Fieschi
Adapté du roman de Serge Bramly
Photo: Benoît Delhomme
Son: Michel Vionnet
Montage: Luc Barnier
Durée: 100 mn

Casting:
- Daniel Auteuil : Sade
- Marianne Denicourt : Sensible
- Jeanne Balibar : Madame Santero
- Grégoire Colin : Fournier
- Isild Le Besco : Emilie
- Jean-Pierre Cassel : Le Vicomte de Lancris  

 

Critique du film
Daniel Auteuil
Sade (fiche Unifrance)
Sade (site officiel)
Sade 
France / 2000 / Sortie France le 23 août 2000 
 
Sade
 
1794 : Parmi les milliers de suspects qui croupissent dans les geôles de la République, Sade s'apprête à être transféré à Picpus, maison de santé et détention. Lui qui fut incarcéré dès ses 23 ans pour "débauche outrée" va y retrouver les feux de sa jeunesse. Echappant à la menace que la République vertueuse de Robespierre fait peser sur lui, grâce au dévouement d'une ancienne maîtresse, Sade développe sa philosophie, ses
révoltes et pose une fois de plus l'énigme de la fascinante répulsion qu'il éveille chez les hommes et les femmes.
 
   VIE DE SADE

1740 : 2 juin : C'est à l'hôtel de Condé, aujourd'hui disparu, que commence l'exceptionnelle destinée de Donatien-Aldonse-François de Sade. Sa mère, Marie-Eléonore de Maillé-Brézé est alliée aux Condés, branche cadette des Bourbons, et remplit auprès de la princesse la charge de dame d'honneur. Son père, Jean-Baptiste-Joseph-François, quant à lui, est le comte de Sade, seigneur de Saumane, de La Coste et coseigneur de Mazan. Il a été diplomate à Moscou (1730), à Londres (1733), aide de camp du maréchal de Villars (1734-1735), et est depuis 1739, lieutenant général aux provinces de Bresse, Burgey, Valromey, et Gex. Il est alors chargé de mission auprès de l'électeur de Cologne.
L'écrivain est un aristocrate de vieille souche, ce qui ne l'empêchera pas de vouloir renverser l'ordre social : rien n'est plus bourgeois que d'y être attaché. Parmi les ancêtres de la longue lignée des Sade, la plus connue est certainement Laure, femme de Hugue de Sade, et que Pétrarque chanta : il fit plus que la chanter, et l'on peut imaginer qu'un peu de sang du poète se glissa dans l'antique lignée provençale. L'abbé de Sade qui s'était fait justement l'historien de Pétrarque se chargera de l'éducation du Marquis.
3 juin : Première ironie de l'histoire, qui va longtemps défigurer la personnalité de Sade : le vicaire de Saint Sulpice, peu habitué aux lyriques consonances de la Provence, l'inscrit au registre des baptêmes sous un prénom erroné: Alphonse.

1744 : Donatien quitte Paris et l'hôtel de Condé. Il vit pendant un an chez ses tantes, à Avignon et dans le Comtat Venaissin.

1745 : A Saumane, tout près de Fontaine-de-Vaucluse où sommeille l'ombre de Laure, son oncle paternel, Jacques-François-Paul-Alphonse, dit l'abbé de Sade, prend en charge sa première éducation. Cet homme de culture et de libertinage offrira à son neveu une éducation éclectique et hors des conventions de l'époque.

1750 : L'enfant poursuit ses études chez les Jésuites du collège d'Harcourt (sis sur l'emplacement de l'actuel lycée Louis le Grand). La vie des collèges était très rude à l'époque, mais dans celui-là, une très grande place était accordée aux activités théâtrales. Sade a donc pu s'exercer très tôt à jouer, et il sera hanté toute sa vie par le théâtre. Un précepteur particulier, l'Abbé Amblet, (qui aura souvent à intervenir pour réparer les scandales futurs de son jeune élève), complète son éducation.

1754 : Le jeune Marquis, dûment nanti d'un certificat de noblesse, alors indispensable pour avoir rang dans l'armée, entre à l'école préparatoire de cavalerie, annexée au régiment des Chevau-légers de la garde, et qui n'admet que les jeunes gens de la plus ancienne noblesse.

1755 : Sade est nommé sous-lieutenant au régiment d'infanterie de la maison du roi, et ensuite capitaine de cavalerie. Il participera bravement à la guerre de 7 ans, opposant l'Autriche, alliée à
la France, à la Prusse et à l'Angleterre.

1757 : Il obtient une commission de guidon ou cornette (porte-drapeau) dans le corps des carabiniers du régiment du comte de Provence, frère du roi.

1759 : Sade est reçu capitaine au régiment de Bourgogne. D'après les rapports de certains de ses compagnons, il semble que, dès cette époque, le souvenir des scènes galantes entrevues à Saumane aidant, le jeune Marquis ait déjà un goût fort vif pour l'érotisme et que ses séjours fréquents à Paris ne manquent pas d'agréments.

1763 : Le traité de Paris met fin à la guerre de Sept Ans. Sade, capitaine de cavalerie est "réformé". A La Coste, l'une des seigneurie de son père, Sade rencontre sa première passion en la personne de Mlle de Lauris, châtelaine de Vacqueyras, dont il s'éprend éperdument. Il est décidé à l'épouser mais sa famille s'y oppose et l'oblige à épouser Mlle de Montreuil, de petite noblesse de robe, mais assez riche. La famille de Montreuil avait de puissantes relations à la cour, ce qui, croyait-on, servirait à la carrière de Sade; mais ces relations, en fait, la redoutable belle-mère s'en servit surtout contre son gendre pour obtenir de prolonger ses incarcérations.
Le 29 octobre, soit quatre mois après son mariage, le jeune marquis est incarcéré à Vincennes pour "débauche outrée en petite maison", blasphème et profanation de l'image du Christ. C'est son premier contact avec la prison où il passera près de trente ans de sa vie.
Le 13 novembre, il est libéré grâce à l'intervention de son père. Une résidence obligatoire lui est assignée: le château d'Echauffour, en Normandie, appartenant aux Montreuil.

1764 : Avril : Sade reçoit l'autorisation de revenir à Paris.
Mai : Il succède à son père dans la charge de lieutenant général, qui s'en est démis en sa faveur par lettres patentes en forme de provision, le 4 mars 1760. En outre, le roi lui avait accordé, dès le 1er mai 1763, "pour faciliter son établissement", un brevet de retenue de soixante-mille livres. En juillet s'enflamme sa passion pour Mlle Colet ou Colette, actrice du Théâtre Italien, qu'il aimera avec "frénésie". Cette aventure , semble-t-il, ne le comble pas, puisqu'en décembre, l'inspecteur Marais, toujours au fait des intrigues du grand et du petit monde, signale dans un rapport qu'il a demandé à la Brissault, pourvoyeuse très connue sur la place de Paris, de ne pas lui donner de filles... A Sade s'entend...

1765 : Mlle de Beauvoisin, beauté fort répandue et très onéreuse, retient l'attention du Marquis. Dans le courant de l'été, il l'emmène à La Coste, la faisant passer pour une parente de sa femme. Le 21 août, il signe devant notaire un contrat par lequel il s'engage à lui verser une rente perpétuelle de 500 livres en échange d'une somme de 10 000 livres provenant de la vente de bijoux. Rien, toutefois, ne prouve que cette rente ait jamais été payée...
Cette même année, il courtise une certaine demoiselle de C... rencontrée dans les salons parisiens et mentionne dans l'une de ses lettres son regret de n'avoir pu l'épouser.

1766 : Janvier : Délaissant la Beauvoisin, Sade s'éprend, pour 10 louis par mois (1400 francs actuels) d'une "grande fille aimable", la Dorville, sortie du Sérail de la Hecquet, autre macquerelle bien connue. Il multiplie les havres amoureux, comme en font foi les contrats de location et papiers officiels.
Septembre : Un rapport de police de l'officieux Marais nous informe que Sade a quitté sans espoir de retour "la petite Leroy", danseuse figurante à l'Académie Royale de Musique. Ce lieu sera d'ailleurs pour lui, et pour nombre de ses contemporains, un terrain de chasse recherché.

1767 : 24 janvier : Décès du Comte de Sade, Donatien hérite des seigneuries de La Coste, Mazan et Saumane, ainsi que de dettes importantes.
Avril : Le marquis se rend à Lyon pour saluer la Beauvoisin et s'apprête à réintégrer l'armée. Il est nommé capitaine au régiment du mestre de cavalerie.
27 août : Naissance de son premier fils, Louis-Marie, comte de Sade.
16 octobre : La renommée du marquis continue de grandir et retient toujours l'attention du Marais qui prophétise qu' "on ne tardera pas à entendre encore parler des horreurs de M. le comte de Sade".
Toujours selon l'inspecteur, il fait vainement la cour à Mlle Rivière, danseuse à l'Opéra qui refuse l'avantage de connaître sa petite maison d'Arcueil et les 25 Louis d'argent de poche mensuels qu'il lui propose.

1768 : 3 avril: Affaire Rose Keller. Ce jour marque le début de la difficile carrière du "sadique" marquis. Ce jour-là, il remarque place des Victoires, demandant l'aumône, une femme dont les charmes vont le mener pour la première fois devant les tribunaux. Moyennant un écu, elle consent à venir faire le ménage dans la "petite maison" du marquis. Veuve, âgée de trente-six ans, fileuse de coton au chômage depuis un mois, elle se laisse convaincre. Rose Keller monte bientôt en fiacre, et, tous rideaux fermés, roule vers Arcueil, en compagnie du marquis silencieux. Arrivée, Sade l'enferme dans une pièce. Deux autres filles sont déjà enfermées dans
la maison, mais Rose ne saura rien de leur présence. Un peu plus tard, le marquis lui ordonne de se déshabiller. Une fois nue, il l'allonge sur le canapé et la flagelle. Repu, il l'enferme de nouveau avec de la nourriture, lui promettant de la délivrer le soir même. Rose Keller n'attendra pas jusque-là: elle se sauve par la fenêtre, échappant de justesse au valet du marquis, Langlois, qui lui propose inutilement une bourse rebondie.
5 avril : Mme de Sade, avertie, tente d'éviter le scandale. Elle envoie l'abbé Amblet et le procureur Sohier auprès de Rose Keller qui consent, après marchandage, à se désister, moyennant 2 400 livres.
8 avril : Malgré le désistement de Rose Keller, Sade est conduit, sur ordre du roi, en "résidence surveillée" au château de Saumur. Il y restera 18 jours. Pendant ce temps, la chambre criminelle de la Tournelle instruit le procès. La famille du marquis fait agir ses relations afin d'étouffer l'affaire.
30 avril : Sade est transféré à la forteresse de Pierre-Encise, près de Lyon; il y restera un mois.
2 juin : Transfert à la conciergerie
10 juin : Le marquis comparait devant la Grand Chambre, seule habilité à connaître les lettres d'abolition dont il jouit depuis novembre 1763. Il est condamné à une amende de cent livres. Après quoi on le reconduit à Pierre-Encise. Il ne sera libéré, sur ordre du roi, qu'en novembre. Jusqu'en mai 1769, il restera à La Coste.

1769 : 27 juin : Naissance à Paris du second fils de Sade, Donatien-Claude-Armand.

1770 : Sade reprend du service à Compiègne, en qualité de capitaine-commandant au régiment de Bourgogne.
23 septembre : Le marquis part pour les Pays-Bas. De retour, le 23 octobre, il en rapporte un "Voyage de Hollande, en forme de lettres, fait en 1769".

1771 : 13 mars : Il est nommé mestre de camp de cavalerie.
17 avril : Naissance, à Paris, de sa fille Madeleine-Laure
Août : Sade est emprisonné pour dettes.
Septembre : Il part pour La Coste en compagnie de sa femme et de la soeur de celle-ci, Mlle de Launay, chanoinesse.

1772 : Janvier : Toujours à La Coste, Sade monte la représentation d'une comédie dont il est l'auteur.
Mi-juin : Ses difficultés d'argent s'aggravant, il part pour Marseille en compagnie de son valet Latour afin de toucher une lettre de crédit. Jusqu'au 25 juin, on n'entend peu parler de lui, mais on sait qu'il s'est rendu plusieurs fois chez une jeune lyonnaise de dix-neuf ans, Jeanne Nicou.
25 juin : Affaire des quatre filles de Marseille. Sade se livre à une partie avec des prostituées et son valet. Chacune à son tour et tour à tour, les filles sont flagellées et flagellatrices, et possédées tantôt par Latour, tantôt par son maître. Par la suite, outre divers sévices dont elles se plaindront avoir été les victimes, elles déclareront que le marquis a voulu les sodomiser, ajoutant qu'elles s'y sont refusées.
Au XVIIIe siècle, la sodomie, active ou passive, pouvait entraîner la peine de mort... Le même jour, les quatre filles ayant refusé de prendre part à une promenade en mer avec le marquis, Latour s'en va quérir une nouvelle proie. Comme celles qui l'ont précédée, elle absorbe en quantité des bonbons d'anis à la cantharide. Cette substance était utilisée comme aphrodisiaque et largement utilisée depuis que le maréchal de Richelieu en avait lancé la mode.
29 juin : Le marquis repart pour la Coste.
30 juin : les filles, qui se croient empoisonnées par les anis cantharides du marquis, déposent plainte devant le lieutenant criminel. Un décret de prise est lancé contre Sade, coupable de tentative d'empoisonnement et de sodomie.
11 juillet : La police perquisitionne au château de La Coste. Les accusés se sont enfui. Mme de Sade reste seule, sa soeur, la chanoinesse ayant suivi dans sa fuite le marquis dont elle est la maîtresse, probablement depuis l'année précédente.
3 septembre : Le procureur du roi à Marseille prononce la sentence: le marquis et son valet sont condamnés, après avoir fait amende honorable devant la cathédrale, l'un à avoir la tête tranchée, l'autre à être pendu et étranglé, leurs corps devant être brûlés et les cendres jetées au vent.
12 septembre : Sade et Latour sont exécutés et brûlés en effigie sur la place des Prêcheurs à Aix en Provence.
2 octobre : Après avoir parcouru l'Italie en compagnie de son beau-frère qui la fait passer pour sa femme, Mlle de Launay revient à La Coste auprès de Mme de Sade.
Mi-octobre : Mlle de Launay part à nouveau pour rejoindre le marquis à Chambéry, où celui-ci arrive le 27 octobre.
5 décembre : Sur les instances du duc d'Aiguillon, sollicité par Mme de Montreuil, Sade est arrêté et conduit au fort de Miolans.

1773 : 30 avril: avec la complicité de Mme de Sade, le marquis parvient à s'évader du fort, en compagnie de son valet et d'un autre détenu, le baron de l'Allée de Songy. Il se cache aux environs de la Coste.

1774 : Juillet: Mme de Sade part pour Paris où elle essaie de faire casser le jugement rendu contre son mari.

1775 : Janvier : Sade fait de nouveau parler de lui. On l'accuse d'avoir enlevé plusieurs jeunes filles. La présidente de Montreuil tente, grâce à ses relations, de faire étouffer l'affaire.
11 mai : Anne Sablonnière, dite Nanon, servante à La Coste, accouche d'une petite fille qui ne vivra que trois mois. A la suite d'une querelle avec la marquise, elle menace de révéler la paternité de Sade. On évite un niveau scandale en la faisant enfermer dans une maison de force
d'Arles.

1776: Janvier-février: Sade est à Naples. Il restera en Italie jusqu'en novembre.
Fin de l'année : Le père d'une cuisinière de La Coste, Catherine treillet, appelée aussi Justine, vient faire scandale au château, voulant ôter sa fille de cet entourage qu'il croit perverti. Le marquis tente de le calmer et décide de ne lui rendre sa fille que lorsqu'il aura trouvé une remplaçante. Treillet, furieux, tire alors sur le marquis un coup de pistolet. La balle l'effleure sans le blesser.

1777 : 14 janvier : Mort de la Comtesse de Sade, mère du marquis.
13 février : Sade, toujours recherché par la justice, est arrêté par l'inspecteur Marais dans la chambre de sa femme, et conduit à Vincennes.

1778 : 3 janvier : Mort de l'abbé de Sade
27 mai : Le roi accorde au marquis des lettres "d'ester a droit" qui lui permettent de se pourvoir contre l'arrêt du parlement de Provence.
Juin : Le marquis est transféré à Aix par ordre du roi et remis aux gardes de la prison le 18 juin.
Le parlement d'Aix casse le jugement du parlement de Marseille: le marquis est blanchi des accusations portées contre lui, mais en vertu de la lettre de cachet qui l'a envoyé à Vincennes, il est tenu de réintégrer la prison.

1781 : Mars : Mme de Sade obtient du roi le transfert de son mari au fort de Montélimar. Le marquis refuse cette nouvelle geôle et ne veut pas non plus entendre parler du fort de Crest, qu'on lui propose.
Juin : Sade termine une comédie: L'inconstant.
13 juillet : Première entrevue de Mme de Sade et du marquis. Le prisonnier fait une scène de jalousie à propos d'un homme : Lefévre. Au cours des mois suivant, la jalousie du marquis ne fait qu'empirer: il déclare vouloir tuer sa femme, si elle se présente dans sa prison, et affirme qu'elle est enceinte. Découragée, Mme de Sade s'installe au couvent de Sainte-Aure.

1782 : Juillet : Sade termine le cahier qui contient «"La pensée inédite" et le "Dialogue entre un prêtre et un moribond". Il commence la rédaction des "Cent vingt journées de Sodome".

1783 : Mme de Sade des attaques de nerfs et son mari, dont les yeux sont fatigués par la fumée, les lectures tardives, souffre de troubles oculaires.
Mars : Le prédicateur, et le Mari Crédule, comédies. Jeanne Laisné, tragédie.

1784 : 29 février : Sade est transféré à la Bastille.

1785 : 22 octobre : Sade achève la mise au net des Cent vingt journées de Sodome. Le manuscrit est un rouleau de papier de vingt mètres environ.

1786 : Le marquis souffre de la goutte. Il commence à rédiger Aline et Valcour.

1787 : 8 juillet : Le marquis termine Les infortunes de la vertu, écrit en seize jours.

1788 : 7 mars : Il achève sa nouvelle Eugènie de Franval, commencée le 1er mars.
1er octobre : Il rédige le catalogue raisonné de ses ouvrages à la suite du manuscrit de ses contes.

1789 : 2 juillet : Sade crie par la fenêtre de sa prison qu'on est en train d'égorger les détenus de la Bastille et qu'il faut venir les délivrer.
4 juillet : A la suite de cette démonstration, on le transfère à Charenton. Il ne peut emporter aucun de ses livres et de ses manuscrits. Les cent vingt journées de Sodome ne seront retrouvées qu'au début du Xxe siècle.
14 juillet : Prise de la Bastille. Les papiers de Sade sont dispersés.

1790 : 2 avril : L'Assemblée Nationale abolit les Lettres de cachet : Sade est libéré. Mais sa femme, toujours au couvent de Sainte-Aure, refuse de le recevoir.
9 juin : Mme de Sade obtient du Châtelet de Paris la séparation de corps et de biens entre elle et son mari. Le marquis ayant épuisé toute sa dot, elle n'a d'ailleurs plus grand chose à perdre.
17 mai : Sade est en relation avec l'acteur Boutet de Montvel. Il lit aux Comédiens-Français sa comédie: Le mari crédule.
1er juillet : Sade se fait délivrer une carte de citoyen actif de la section de la place Vendôme.
3 août: Le Théâtre-Italien reçoit "le Suborneur".
25 août : Le marquis commence une relation avec Marie-Constance Renel, dite Sensible, comédienne, épouse séparée de Balthasar Quesnet. La liaison durera jusqu'à sa mort.
Septembre : La Comedie-Française reçoit à l'unanimité Sophie et Desfrancs ou le Misanthrope par amour.

1791 : Publication de Justine ou les malheurs de la vertu.
Sade compose l'Adresse d'un citoyen de Paris au roi des Français , après la fuite de Varennes.
Juillet : Dans ses lettres aux "brigands", il dénonce les révolutionnaires de Mazan. L'un de ses fils émigre.
22 octobre : Représentation au théâtre Molière d'un drame en trois actes, composé à la Bastille : Oxtien ou les malheurs du libertinage. A la fin de la représentation le public réclame l'auteur sur
scène.
24 novembre : Lecture aux Comédiens-Français de Jeanne Luisné ou le siège de Beauvais.

1792 : 5 mars : Le Suborneur représenté au théâtre-Italien tombe, victime des Jacobins.
Avril : Sade vitupère contre les révolutionnaires de La Coste qui veulent détruire les créneaux de son château.
17 octobre : Malgré son dégoût pour les "massacres" de Septembre, Sade accepte d'être nommé commissaire pour l'organisation de la cavalerie à la section des Picques de la place Vendôme.

1793 : 13 avril : Sade est nommé juré d'accusation.
Juin : Président de la section des Picques, il profite de cette position pour sauver les Montreuil de la Révolution.
Refusant de mettre au vote "une horreur, une inhumanité", il abandonne son fauteuil de vice-président.
29 septembre : Il compose le Discours aux mânes de Marat et de Le Pelletier.
5 décembre : Accusé de modérantisme , le marquis est sous mandat d'arrêt. Il est conduit aux madelonnette.

1794 : 13 janvier : Transféré à la maison des Carmes, rue de Vaugirard, puis à Saint-Lazare.
Malade, il est transféré à la maison de santé de Picpus. Condamné à mort en juillet, il échappe à la guillotine grâce à une erreur administrative.
15 octobre : Il est libéré.

1795 : Publication de La Philosophie dans le boudoir, et d'Aline et Valcour. La presse l'accuse d'être l'auteur de "l'infâme roman" Justine.

1797 : Publication de la Nouvelle Justine ou les Malheurs de la vertu, suivie de l'histoire de Juliette, sa soeur.

1799 : Sade habite Versailles et a de gros problèmes d'argent malgré la vente de son château de La Coste.

1800 : Publication des Crimes de l'amour.

1801 : 6 mars : Les ouvrages de Sade sont saisis chez son imprimeur : on lui reproche son "délire du vice". Il est arrêté chez son éditeur, Massé.
3 avril : Sade est à Sainte-Pélagie.
15 avril : Il est transféré à la maison de santé de Charenton (un asile de fou).

1807 : Sade n'a pas quitté la prison depuis six ans. Il écrit Les Journées de Florbelle ou la Nature dévoilée. Le manuscrit en est détruit.

1808 : Sade organise des séances théâtrales à la maison de santé.

1810 : 7 juillet : Mort de Mme de Sade.

1812 : Sade écrit Adélaïde de Brunswick, princesse de Saxe.

1813 Il rédige l'Histoire secrète d'Isabelle de Bavière. Publication de la Marquise de Gange. Il vit une dernière histoire d'amour avec une jeune fille de seize ans.

1814 : Sade meurt à Charenton après avoir passé plus d'un tiers de sa vie en prison. Son testament stipule que "sa fosse une fois recouverte" doit être semée de glands, afin qu'un taillis y pousse et que les traces de sa "tombe disparaissent de dessus de la surface de la terre."