Production: Max Film - Canada 98
Réalisation: Denys Arcand
(Le Déclin de l'empire américain, Jésus de Montréal)
Scénario: Brad Fraser
Son: Dominique Chartrand et Marcel Pothier
Montage: Alain Baryl (95 mn)

Casting:
- Thomas Gibson (David)
- Ruth Marshall (Candy)
- Cameron Bancroft (Bernie)
- Mia Kirshner (Benito)
- Joanne Vannicola (Jerry)

 

 

 
Denys Arcand (fiche Imdb)
Love and human Remains (fiche Hollywood.com)
Love & Human Remains / De l'amour et des restes humains 
Canada /1993/ Sortie France le 22 décembre 1999 
 
La Taule
 
David et Candy s’agrippent à leur parcelles d ’avenir. Autour d’eux se dessine les personnages qui peuplent l’univers angoissant d’une génération pour qui le sexe est à la fois tout et rien: Benita, la médium sado-maso; Bernie, le jeune fonctionnaire désabusé; Kane, l’adolescent curieux et naïf; Jerri, la lesbienne fragile, et Robert, le barman au passé nébuleux. Une ombre se profile derrière ces existences qui se touchent mais ne se rencontrent pas, celle d’un désaxé qui assassine des jeunes femmes. Et s’il était l’un des leurs?
 
   De l’amour et des restes humains est une adaptation de la pièce de théâtre de Brad Fraser.
Denys Arcand est connu pour ses précédents film: Le déclin de l’empire américain et Jésus de Montréal. En 1996, il a également réalisé un petit film dans les rues de Montréal intitulé Joyeux Calvaire, retraçant le parcours de deux SDF.
 
 
   A LA RECHERCHE DE L'IDENTITE SEXUELLE PERDUE
Je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un qui soit né après 1965 qui soit tout à fait normal, sans doute à cause du micro-onde

Denys Arcand, 10 ans après Jésus de Montréal, revient sur les écrans français avec De l’amour et des restes humains, un film sans prétention mais qui vaut le détour.

Cette fois, le réalisateur a choisi de nous peindre un tableau de jeunes adultes canadiens, perdus, en quête de leur identité et de leur avenir. Tout pourrait sembler bien conventionnel au premier abord, si Arcand n’avait décidé de greffer à cette quête des meurtres en série dont chacun des protagonistes du film pourrait être coupable. Et l’on se demande qui de David, de Candy, de Bernie ou encore de Kane pourrait se compromettre dans ces crimes gratuits de jeunes femmes sans défense, dont le seul point commun est de porter de grosses boucles d’oreilles du plus mauvais goût.

Entre réalisme et surréalisme, Arcand nous fait découvrir les tracas de ses héros qui ne savent plus où ils en sont, ni dans leur vie professionnelle, ni dans leur vie sexuelle. David, le héros, un acteur raté par choix, a choisi de ne pas s’en faire et de vivre pour le sexe, en consommant des hommes et en refusant toute implication sentimentale, jusqu’à ce qu’il rencontre Kane, un ado qui lui fera revoir sa conception de la vie. Candy, quant à elle, doute de ses penchants véritables et hésite entre l’hétérosexualité et l’homosexualité: La seule solution pour elle de se déterminer est de tester, ce qu’elle fera, avec Jerri, une lesbienne folle d’elle et un peu collante, et Robert, un barman qui la drague outrageusement.

Ajoutez encore à ces intrigues, Bénita, une médium sado-maso, qui lit dans l’âme des gens et devine leurs desseins les plus secrets, et vous obtiendrez une comédie dramatique à l’humour corrosif, dont il n’est pas vraiment évident de parler tant elle recèle de surprise et de rebondissement, mais ne vous attendez tout de même pas à un chef d’oeuvre, et le dénouement est quelque peu décevant. Nul doute que vous enlèverez vos boucles d’oreilles en sortant de la projection... et que vous vous sentirez forcément touchés par l’un des aspects du film qui reflète parfaitement les préoccupations des jeunes à l’aube du troisième millénaire.

- Delphine