Sortie
le 11 novembre en France
ELIZABETH
Grande-Bretagne

Fiche Technique
Production: Alison Owen, Eric Fellner, Tim Bevan
Réalisation: Shekhar Kapur
La Reine des bandits
Scénario: Michael Hirst
Photographie: Remi Adefarasin, B.S.C.
Musique : David hirschfelder
Montage: Jill Bilcock (124 minutes)

Casting:
Cate Blanchett: Elizabeth I
Geoffrey Rush: Sir Francis Walsingham
Joseph Fiennes: Robert Dudley
Fanny Ardant: Mary of Guise
Christopher Eccleston : Duc de Norfolk
Vincent Cassel: Duc d'Anjou
et aussi Richard Attenborough, Kathy Burke, Eric Cantona

Elizabeth

Histoire:
1554. L'Angleterre est au bord de la banqueroute, son armée est fantomatique et l'hostilité étrangère se fait chaque jour plus menaçante. Lorsque Marie Tudor s'éteint, sa soeur Elizabeth est couronnée. Afin d'assurer la stabilité du royaume, son principal conseiller, sir William Cecil lui conseille d'épouser le duc d'Anjou ou le roi Philippe d'Espagne, bien que son coeur appartienne à son ami d'enfance Robert Dudley. Les crises politiques se multiplient, Elizabeth échappe de justesse à un attentat. Elle comprend alors qu'elle ne peut compter que sur elle-même, et deviendra alors à jamais "la reine vierge, Gloriana".
Critique
    La Dame de fer
    N'oubliez pas qui vous êtes!
    L'Angleterre est à feu et à sang, luttant pour la sauvegarde de son catholicisme face à un protestantisme hérétique. Mais ici pas de place pour l'âme et a foi; il ne sera question que de pouvoir, d'amour, et de leur illustration. Elisabeth est un film historique relativement modeste, plutôt fidèle à la réalité mais qui n'emballe pas le spectateur. Le scénario est trop convenu (la scène de lit rituelle, les histoires de complot, etc...) pour maintenir le suspens. Et puis surtout il y a les failles de la réalisation de Shekar Kapur.
    Le début est particulièrement agaçant; tout y est filmé de haut, comme pour donner un sens divin à son point de vue (inexistant), agrandissant les décors, diminuant l'une des figures les plus tyranniques de la royauté britannique. Effet de style qui s'alourdit avec certaines lumières, où les catholiques sont toujours sombrement vêtus dans une atmosphère sordide, tandis que l'univers d'Elisabeth est lumineux, coloré, ludique. La caméra cherche le mouvement, et rarement elle se met au service d'une scène (la meilleure sera sans doute le discours sur l'église Anglicane). Les effets visuels sont un peu faciles et insignifiants, et même la qualité artistique, exigeance basique pour un film de cette ampleur, a ses défauts.
    Pourtant tout n'est pas à jeter, loin de là. Pour commencer, il y a le portrait d'une époque, la volonté de nous rappeler quelques faits historiques importants, même s'ils ont peu de résonnance dans notre fin de siècle. A ce titre, il y a beaucoup d'ironie dans la façon de montrer les servantes. Ensuite, il y a les acteurs. Tous font preuve de justesse, à l'exception peut-être de Cassel qui en fait trop et Cantona qui n'est pas à sa place. De Kathy Burke à Geoffrey Rush, les seconds rôles, souvent issus du théâtre, ne nous surprennent pas mais savourent leurs personnages. Joseph Fiennes est un choix plus contestable tellement il fait jeune minet comparé à son amoureuse, Elisabeth, vaniteuse et mature, ici incarnée par une Cate Blanchett peut-être trop belle pour être la coquette batarde de sang royale.
    Musique anachronique, script écrit à gros traits, casting composite... le film fait penser à ses séries carton-pâte que l'on diffusait dans les cinémas de quartier, là oùu les bons sentiments affrontaient les inévitables méchants. Le tout en cinémascope pour donner l'apparence d'un grand film. Reste qu'il n'est jamais inutile de parler des excès d'une religion,s urtout lorsqu'elle interfère dans les affaires de l'Etat. Une religion qui est censée être amour et nqui ne doit point tuer. Une religion qui au contraire n'est que haine et meurtres, intolérance et asservissement, querelles de pouvoir et ignorance du peuple. Mais justement Elisabeth fut la première souveraine à fusionner les fonctions: on ne peut admirer qu'un mythe. Avec elle l'Angleterre s'est affranchie du pape, et est devenue la première puissance du monde.



Liens Internet


Buzz

    Présenté à Toronto, le film n'a pas suscité une excitation particulière pré-Oscars. On notera juste que ce énième film à costumes réunit un casting indirectement ou directement relié aux Oscars: Richard Attenborough (Gandhi), Geoffrey Rush (Shine), Fanny Ardant (Ridicule)... Un an après Oscar et Lucinda, Cate Blanchett revient sur les écrans. Après avoir joué la femme de Ralph Fiennes, la voici maîtresse de son frère Joseph Fiennes. Mais tout comme avec Oscar et Lucinda, Blanchett ne joue pas dans un film à la mesure de son talent. On retrouve aussi dans des rôles plus grotesques Vincent Cassel avec un effroyable accent français, en Duc d'Anjou, folle et vulgaire. Eric Cantona qui continue sa carrière cinématographique (après Le Bonheur est dans le pré), un peu coincé dans ses habits d'un autre siècle. Et Fanny Ardant, qui répète son incarnation de la femme cérébrale et brûlante, puissante et séductrice. Le film sort dans un contexte très compétitif, et risque de ne pas trouver sa place au milieu de la cinquantaine de films qui sortent d'ici les fêtes.


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