1992
Les meilleures
intentions

de Bille August
(Suède)

Gros plan sur l'année 1992
Les Prix et Jurys

Ce film illustre l'avant-dernier scénario qu'Ingmar Bergman ait préparé pour le cinéma, tout en étant le premier rejeton d'un dyptique apparent qui allait s'achever avec Les enfants du dimanche, où le cinéaste et écrivain remonte le cours de sa mémoire pour relater quelques souvenirs d'enfance et, dans ce cas-ci, la rencontre et le mariage de ses parents, un couple portant en germe toutes les rudes antinomies des couples de Scènes de la vie conjugale.

D'emblée, il y avait de quoi rester étonné devant la distance polie qu'adopta Bille August pour présenter le sujet. Pris entre le feuilleton télévisé qu'il était et le film pour salles qu'il se devait d'être, Les meilleures intentions montra une retenue particulière quant à l'échelle de ses plans, demeurant au niveau du semi-rapproché et du semi-gros plan, à hauteur d'épaules. Autrement dit on ne pouvait seulement qu'imaginer ce qu'aurait fait Bergman de ce feuilleton télévisé s'il avait lui-même pris les rênes de la caméra, lui dont le resserage de l'échelle des plans allait toujours en s'accentuant, spécialement pour les films qu'il faisait pour la télévision (Le rite, Scènes de la vie conjugale, Après la répétition).

Ainsi Les meilleures intentions disposa-t-il à son avantage de l'acuité psychologique habituelle d'un scénariste monumental. Que sa mise en scène ait été prise en mains par un illustrateur appliqué importait peu du moment où l'atout principal du film résidait dans le travail de son scénariste, et c'est lui sans aucun doute que ce césar du meilleur film a salué, bien que son travail comme réalisateur n'ait jamais bénéficié de telles récompenses. Les membres du jury de cette année a du se dire qu'il n'était jamais trop tard pour combler cette lacune...


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