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   spécial Cannes
 
 
 
Production : Why Not Productions, Les Films Alain Sarde, France 2 Cinéma, France 3 Cinéma, Zephyr Films
Réalisation : Arnaud Desplechin (La Sentinelle, Comment je me suis disputé...ma vie sexuelle)
Scénario : Arnaud Desplechin & Emmanuel Bourdieu
Photo : Eric Gautier
Son :
Musique : Howard Shore
Montage : Hervé De Luze & Martine Giordano
Durée : 150 min

Interprétation:
Summer Phoenix (Esther Kahn)
Ian Holm (Nathan Quellen)
Frances Barber (Rivka Kahn)
Laszlo Szabo (Ytzhak Kahn)
Emmanuelle Devos (Sylvia)

*** Liens : ***

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 Esther Kahn
1999 / France / Sélection officielle /présenté le 19 mai / sortie : automne 2000
 
Dans le Londres de la fin du XIXème siècle, Esther Kahn travaille dans l'atelier de couture familial. Du haut de ses vingt ans, elle n'a de goût pour rien, excepté pour le théâtre : lorsqu'elle va voir une pièce de théâtre, elle s'y implique complètement. Elle décide alors de devenir comédienne et commence à vivre véritablement.
 
 
Arnaud Desplechin est né en 1960 à Roubaix. Il a étudié la mise en scène et la photographie à l'Idhec. Il réalise un premier moyen métrage en 1991 (La Vie des Morts). Suivent La Sentinelle en 1992 et Comment je me suis disputé...(ma vie sexuelle) en 1996.

Jusqu'à présent, tous ses films ont été sélectionnés au Festival de Cannes, que ce soit en sélection officielle ou parallèle. Esther Kahn est donc le troisième long métrage d'Arnaud Desplechin à faire partie de la compétition cannoise.
Avec Les Destinées Sentimentales d'Olivier Assayas, c'est l'une des deux grandes productions d'époque, réalisée par un adepte du cinéma d'auteur, qui est présentée lors de l'édition 2000 du festival.

C'est un film en costumes tourné en anglais adapté d'une nouvelle d'Arthur Symons. Le cinéaste dit s'être inspiré de L'Enfant Sauvage de Truffaut et des films de Hitchcock (Le rideau de fer, Vertigo, Marnie).

 
INITIATION

Artistiquement, l'ambition de Desplechin est réussie : le film est magnifique à voir. A condition de ne pas s'endormir. En effet, Esther Kahn n'est pas portée par un scénario captivant; et le personnage principal ne fascine pas. D'autant que Summer Phoenix, inexpressive, joue une sous Romane Bohringer, dans sa période tragédie hystérique. Desplechins a beau l'illuminer, elle gagne en grâce mais pas en talent.
Trop littéraire, parfois très lourd, Esther Kahn est un film qui traîne pour rien, qui ne raconte rien et de manière souvent incompréhensible. La plupart des plans ne sont pas raccords, la narration souffre de confusion dans sa chronologie et les dialogues frôlent le ridicule. On en est presque gêné de tant d'imperméabilité à cette sensibilité intéressante du cinéma français. Le principal problème réside dans le non intérêt de ce personnage sans vie, et sans valeur. Le final est insupportable de par son comportement injustifiable pour une comédienne, et ici glorifié, excusé. Non, on n'est pas obligé de souffrir pour créer et réussir!
La laideur clinique des visages, ce théâtre omniprésent et peu cinégénique, sans compter des effets de mise en scène inutiles nous font espérer l'arrivé de Ian Holm, qui sauve la mise.
Enorme production du cinéma français, ce Pola X de l'an 2000 conclut une sélection officielle frenchy bien pauvre et peu palpitante. Regrets.

Vincy  

 
 
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