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   spécial Cannes
 
 
 
Production: DIAPHANA FILMS
Scénario & dialogues: Dominik MOLL, Gilles MARCHAND
Images: Matthieu POIROT-DELPECH
Décors: Michel BARTHÉLÉMY
Musique: David SINCLAIR WHITAKER
Montage: Yannick KERGOAT
Durée : 102 mn

Interprétation:
Laurent LUCAS (Michel)
Sergi LOPEZ (Harry)
Mathilde SEIGNER (Claire)
Sophie GUILLEMIN (Prune)
Liliane ROVÈRE (La mère)
Dominique ROZAN (Le père)
Michel FAU (Eric)
 

 Harry un ami qui vous veut du bien
2000 / France / Sélection officielle / Compétition / présenté le 11 mai.
 
C'est le temps des vacances et des retrouvailles. Pour Michel et Claire, les premières s'annoncent difficiles. Leurs trois fillettes demandent beaucoup d'attention tandis que leur maison de vacances en chantier depuis trois ans est une source de problème. Mais voilà que débarque Harry, un ancien copain de lycée de Michel. Lui et son extravagante petite amie Prune vont s'incruster dans leur quotidien déjà bien pimenté…
 
 
Dominik MOLL, 38 ans et 4 jours le 11 mai, prend son temps : études de cinéma à la City University of New York et à l'IDHEC, trois courts métrages (The Blanket en 1983, Visite médicale en 1985 et Le Gynécologue et sa secrétaire en 1987) puis un premier long en 1994, Intimité, l'histoire d'une femme qui s'immisce dans la vie d'un couple. Aujourd'hui, après avoir travaillé entre autre avec Laurent Cantet comme assistant réalisateur, il est en compétition à Cannes avec Harry, un ami qui vous veut du bien, une comédie grinçante, tournée près d'Aurillac dans le Cantal. Ce film est la première production en solo de Diaphana, le distributeur de La Vie rêvée des anges (Erick Zonka).
Les quatre comédiens principaux font partie de la génération montante des acteurs français et ont joué dans des films remarqués. Laurent Lucas a interprété un mari attentionné dans le très juste Haut les cœurs de Solveig Anspach, présenté à la Quinzaine des réalisateurs l'année dernière. Sergi Lopez, dans Une Liaison pornographique (Frédéric Fontaine), a confirmé son talent d'acteur découvert dans Western de Manuel Poirier. Mathilde Seigner a, quant à elle, participé au film césarisé Vénus Beauté (Institut) de Tonie Marshall et Sophie Guillemin s'est illustré dans un film de Cédric Khan, L'Ennui.
 
Le Fan

« Qu’est-ce que tu lui veux ?
-Rien, je veux l’aider »

Dominik Moll décrit «Harry…» comme une « comédie grinçante » ; effectivement, on rit beaucoup dans la première partie du film, avant que le scénario se mette sérieusement à grincer !

Tout commence le mieux du monde : en moins d’un quart d’heure, le spectateur se trouve plongé dans un univers familier, le bonheur des départs en vacances, la belle famille et les copains sangsue. L’humour est au rendez-vous, les répliques font mouche et l’on apprend même que manger un jaune d’œuf après chaque orgasme décuple la virilité ! Bref, le ton est résolument à la comédie, sans que jamais l’on puisse imaginer qu’il en sera autrement.

Le virage «gore» du film est du coup difficile à prendre, Dominik Moll changeant totalement de direction à la moitié du parcours. Envolé le personnage bonhomme de Sergi Lopez, transformé en véritable psychopathe ! Psychologie, musique, style…tout est modifié, à croire que l’on s’engage dans un second film, nettement moins convaincant que le premier. Dominik Moll se met à multiplier les effets, tentant même un épisode onirique sans réel intérêt, si ce n’est ouvrir les voies de la création au personnage de Laurent Lucas. Dans la même veine, ce dernier ne peut s’empêcher de rapprocher les rondeurs de Sophie Guillemin aux œufs de son réfrigérateur, qui lui fourniront enfin l’inspiration tant attendue (les œufs ou les seins, difficile de savoir..).

Difficile donc d’accrocher à cette deuxième « époque » introduite de façon beaucoup trop brutale et sommaire. Harry en est réduit à passer directement du bon copain lourdingue au fan hystérique, du mec gentil au fou hurlant ! C’est d’autant plus dommage que Sergi Lopez, très bon dans chacune des deux palettes, aurait fort bien réussi un savant mélange des deux, utilisant son physique bonhomme pour mieux nous tromper.

En juxtaposant les genres au lieu de les mêler, Dominik Moll ne réalise que deux moitiés de films, abandonnant ses spectateurs à mi-parcours.

Mathilde 

 
 
   (C) Ecran Noir 1996-2000