Venise 2010 : avec Black Swan, Darren Aronofsky et Natalie Portman font sensation

Posté par MpM, le 2 septembre 2010, dans Avant-premières, Critiques, Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars, Venise.

Natalie Portman dans Black Swan

Ouverture en forme de feu d'artifice pour cette 67e mostra, qui avec Black swan de Darren Aronofsky (déjà Lion d'or avec The Wrestler), met la barre relativement haut, tant en terme d' esthétisme que de scénario, et tout simplement de plaisir de cinéma.

Sur une intrigue relativement linéaire, une jeune danseuse confrontée à d'étranges phénomènes, Darren Aronofsky brode un thriller psychologique sombre et anxiogène où tout est en permanence exactement dans le ton. A commencer par Natalie Portman, surprenante en femme-enfant terrorisée, jouant sur toute la gamme des émotions allant de la rigidité à l'exubérance. Rarement on l'aura vue aussi habitée par un role, et aussi incroyablement juste.

Coté mise en scène, c'est aussi une réussite, tant le réalisateur parvient à installer une ambiance inquiétante, aussi crédible lorsqu'elle confine à la folie que dans une tonalité plus fantastique. Tantôt ce sont de gros plans sensuels sur le visage et le corps des acteurs, tantôt des plans plus larges dans lesquels on peut facilement lire la solitude affective de Nina.

Mais au delà de ces qualités, impossible de ne pas être frappé par les similitudes scénaristiques et thématiques entre Black Swan et le précédent film de Darren Aronofsky, The Wrestler. Il s'approprie en effet les rouages de la danse avec la même acuité que ceux du catch. A savoir discipline de fer, souffrances physiques, esprit de compétition et sens inné du sacrifice. Et c'est justement dans ces éléments que s'ancre la psychologie du personnage. C'est parce qu'on lui demande d'allier tout à la fois contrôle et lâcher prise, technique et émotion, perfection et spontanéité, que sa vie commence à se décomposer.

Et si cela fonctionne mieux que dans The Wrestler, c'est que l'intrigue se concentre uniquement sur Nina et son obsession de perfection, donnant à l'ensemble une densité supérieure. Le film utilise habilement le ballet qui est au cœur de l'histoire, le Lac des cygnes, comme parallèle au parcours de son héroïne. La danse et la musique ne sont plus prétextes mais au contraire matière brute qui a besoin de l'intrigue pour prendre sa véritable ampleur. Le cygne, sa symbolique et son histoire, ne sont évidemment pas là par hasard. On y lira me$ême les métaphores que l'on veut sur l'adolescence et l'age adulte, ou le moi et le surmoi. On y trouvera surtout une véritable allégorie du film, majestueux et aérien.

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