3 bonnes raisons de voir McQueen de Ian Bonhôte et Peter Ettedgui

Posté par wyzman, le 13 mars 2019, dans Critiques, Films.

En salle dès aujourd’hui, le documentaire McQueen pourrait bien être le plus bel hommage jamais rendu à ce jour au designer écossais décédé en 2010 Alexander McQueen. Voici 3 bonnes raisons de courir le voir !

La naissance d’un mythe. Regard personnel sur la vie, la carrière et le talent de l’enfant terrible de la mode, McQueen retrace les nombreux faits d’armes d’un homme qui, sans toujours y croire, a bouleversé le vestiaire féminin. De sa naissance dans une famille modeste à son suicide survenu la veille de l’enterrement de sa mère en passant par ses folles soirées passées dans des clubs gays, lesbiens ou fétichistes, le film de Ian Bonhôte et Peter Ettegui n’élude rien de la vie aujourd’hui encore fantasmée d’Alexander McQueen. Loin d’être un beau gosse, un dur à cuire ou un modèle de vertu, celui que l’on a longtemps considéré comme l’alter ego de Lady Gaga (période robe de viande) est parvenu à rendre son univers pourtant tortueux presque pleinement accessible. Un exploit que peu de créateurs ont réussi avant et après lui.

Une mise en scène intelligente. Fidèle à son sujet, McQueen regorge d’idées et de fulgurances. Des films de famille, des entretiens façon "confessionnal", des extraits d’interviews filmées et de passages télévisés, des zooms sur des couvertures de presse, des négatifs de photos prises en coulisse, des extraits de défilés… Tout ici est brillamment fait pour que le spectateur se sente particulièrement proche d’Alexander McQueen. A l’image de ces moments presque volés aux proches, loin d’être timides à l’idée d’évoquer cet homme qui, par sa passion dévorante, a marqué leur vie respective. Et pour que le public s’en sorte, Ian Bonhôte et Peter Ettedgui ont même pensé à diviser leur premier long-métrage en cinq parties, 5 "tapes" nommées d’après les collections les plus iconiques d’Alexander McQueen. Une manière pour eux de créer du suspense dans la vie de cet homme. Le tout avec une certaine humilité.

La musique, cerise sur le gateau. En plus d’offrir une plongée déroutante dans la vie d’un créateur jusque-là incompris par le plus grand nombre, McQueen brille et s’envole grâce aux compositions musicales de Michael Nyman. Déjà à l’oeuvre sur Bienvenue à Gattaca et La leçon de piano, le Britannique réussit à sublimer les parties sombres de la vie d’Alexander McQueen (les abus dont il a été victime, sa débauche de stimulants, les vives critiques de la presse) tout en ravivant l’euphorie des coups d’éclat. Plus qu’un documentaire aussi majestueux qu’un biopic historique et coûteux, McQueen est un spectacle audiovisuel sans pareil, un magnifique livre de bord ponctué d'envolées lyriques. Et quand ces dernières ne sont pas directement offertes par Michael Nyman, ce sont les interviewés qui s’en chargent. Ainsi, quand l’un des amis d'Alexander McQueen lâche "Personne n’a découvert Alexander McQueen, il s’est découvert lui-même", l’une de ses collaboratrices réplique : "Il a dit aux mannequins ‘Mettez vos poils pubiens dans la face d’Anna Wintour !’" Un régale .

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