Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


Miramax  

Production : Lawrence Bender / A Band Apart, Miramax
Distribution : TFM
Réalisation : Quentin Tarantino
Scénario : Quentin Tarantino
Montage : Sally Menke
Photo : Robert Richardson
Décors : David Wasco, Yohei Taneda
Musique : The RZA
Maquillage : KNB EFX Group, Inc
Durée : 112 mn
 

Uma Thurman : la mariée
David Carradine : Bill
Lucy Liu : O-Ren Ishii
Darryl Hannah : Elle Driver
Vivica A. Fox : Vernita Green
Michael Madsen : Budd
Julie Dreyfus : Sofie Fatale
Chiaki Kuriyama : Gogo Yubari
Sonny Chiba : Hattoru Hanzo
 

site officiel
 
 
Kill Bill vol. 1 (Kill Bill 1)


USA / 2003

25.11.03
 

Longue gestation :




6 années se seront écoulées avant que Quentin Tarantino puisse prolonger une filmographie définitivement adulée par toute une génération de cinéphiles. L’accueil de Jackie Brown aura apporté au réalisateur une estime des plus enviables et un confort qui ne le poussa pas à se lancer précipitamment dans un nouveau projet. Il y aura eu une aventure sur les planches de Broadway aux côtés de Marisa Tomei dans "Wait until dark", de multiples rédactions de scénarios... Le réalisateur savoure son statut, prend le temps de se ressourcer en dévorant de la pelloche quotidiennement. Il lui faut de la matière pour renouveler son stock de scénarios. Les pistes se télescopent, Kill Bill sortira du lot d’une tête devant Inglorious Bastards, fresque se déroulant en France durant la deuxième guerre mondiale. La rédaction prend un an et demi. Peu pressé Tarantino veut faire les choses bien. La grossesse de son actrice fétiche Uma Thurman ne le prendra même pas au dépourvu, il patientera, construisant son nouvel opus autour de sa muse indispensable, sans compter que l’aventure prend une tournure des plus ambitieuses impliquant une préparation énorme.

Grandes manoeuvres :
Les frères Weinstein de la compagnie Miramax, pourtant jugés durs en affaire, vouent une affection démesurée en leur poulain Tarantino qui leur concéda l’air de rien une Palme d’or. Ils ne sauront donc rien refuser au prodige pour concrétiser sa dernière folie. Mixant les influences, le réalisateur envisage très rapidement de faire appel à une équipe internationale pour prendre en charge les différents aspects du film. Le tournage du film sera réparti sur plusieurs pays (USA, Chine et Japon), le casting sera hétéroclite et bénéficiera de la culture cinéma immense de Tarantino. Certains acteurs seront sélectionnés au gré des derniers visionnages de films de l’auteur (Lucy Liu et Vivica A. Fox remarquées au détour de Shangaï Kid et 2 can play that game), d’autres sont des idoles de vieille date (le japonais Sonny Chiba et l’inusable David - Kung Fu - Caradine). Avant de se lancer dans une gigantesque course contre la montre, les acteurs seront soumis et ce quelque soit leur degré de connaissance en arts martiaux, à un intensif entraînement prodigué par le très demandé Maître Yuen (Matrix). L’équipe accompagnée d'une tripotée d’interprètes finit par s’envoler pour Pékin où les décors du club La Villa Bleue furent construits par des techniciens locaux dans l’immenses Beijing Film Studio. La baston homérique qui anime l'endroit demanda huit semaines pour être mise en boîte. Pas question de se reposer sur ses lauriers, les plateaux japonais et américains réclamaient déjà leur mise à contribution.

Petite coupure :
Très vite il apparut que Tarantino avait vu grand. Oubliée la présentation cannoise en avant première, les choses allaient prendre du temps (105 jours de tournage seront au final nécessaires pour mener l’embarcation à bon port). L’équipe doit souffler pour tenir le rythme et le réalisateur se lance dans un premier montage qui confirme les intentions non déclarées de départ. Kill Bill pourra aisément se décliner en deux chapitres. L’idée séduit Harvey Weinstein qui sait de toute façon pertinemment que le film n’a aucune chance en salle sous un format fleuve et intégral de 3 heures, incompatible avec les mÏurs frénétiques des spectateurs visés. Le budget raisonnable (comparé à celui de Gang Of New York qui s’expertise au double) peut être facilement épongé sans trop de risques et puis les épisodes sont tellement en vogues (Matrix, Lord of the rings...). La double sortie permettra à Tarantino d’utiliser l’ensemble de son matériau filmé, puisque disposant d’une durée totale de 4 heures. Un bien beau privilège en ces temps de grandes pressions.

Grand enfant gâté :
Il se sera définitivement offert tous les plaisirs avec Kill Bill, même celui de réaliser un anime. Tarantino travailla en étroite collaboration avec le studio de dessin animé nippon très tendance : Production I.G. (à l’origine des fameux Jin-Roh et Blood : The last vampire) pour mettre au point une séquence couvrant un flashback de son film. Le réalisateur conçut le storyboard en s’inspirant de la crème des films de Yakusa et suivit scrupuleusement tous les stades de création du cartoon.

Maxi compile musicale :
S'il est accro aux bobines de films de genre, Tarantino voue une passion semblable aux galettes de vinyle qu’il a amassées au fil des années. La musique est une source d’inspiration mais aussi un acteur à part entière dans son cinéma. Si l’ensemble de la bande son originale fut confiée à The RZA, membre du Wu-Tang Clan qui avait déjà fait une incursion remarquée dans l’univers du 7ème art pour le Ghost Dog de Jim Jarmush, l’essentiel des titres utilisés pour accompagner Kill Bill ont déjà une histoire passée et leur sélection se fit souvent dés l’écriture du scénario. L’éclectisme des sources et des genres prime une fois de plus. Un emprunt à Bernard Herrmann côtoie une reprise de Quincy Jones pour un morceau du générique de L’homme de fer, qui frôle lui-même une partition d’Isaac Haye... Le tout donnant lieu à une traditionnelle compile hautement recommandable disponible dans les bacs à disques.

Succès mesuré ? Le coup marketing était pourtant fracassant, le premier volet de Kill Bill n’aura pas égalé la performance de Pulp Fiction, plus grand hit de Tarantino sur le sol américain à ce jour. Même avec une sérieuse restriction sur le public du fait du contenu particulièrement violent, difficile de parler de véritable exploit (70 M de $ au terme de l’exploitation), mais surtout de pronostiquer un suivi sur le second volume qui sortira en début d’année prochaine. Le cinéma orienté de Tarantino ne l’autorise de toute façon pas à fédérer un public populaire pour ne pas dire familial et le score témoigne que les habitués ont répondu présent sans trop convertir de nouveaux apôtres. Les résultats devraient être plus satisfaisants en Europe ou le cinéaste bénéficie d’un soutien bien plus consistant et généralisé. En France le film sort dans une combinaison de salles confortable, mais entravé d’une interdiction aux moins de 16 ans.
 
petsss
 
 
 
 

haut