Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Andrés Vicente Gomez
Réalisation : Pedro Almodovar
Scénario : Pedro Almodovar, Jesus Ferrero
Montage : Jose Salcedo
Photo : Angel Luis Fernandez
Format : 1.85, mono
Décors : Roman Arango, Jose Morales, Josep Rosell
Son : Bernard Orthion, Tino Azores
Musique : Bernardo Bonezzi
Durée : 105 mn
 

Assumpta Serna : Maria
Nacho Martinez : Diego
Antonio Banderas : Diego
Eva Cobo : Eva
Carmen Maura : Julia
Juliete Serrano : Berta
Chus Lampreave : Pilar
Eusebio Poncela : Commissaire
Veronica Forqué : la journaliste
 

 
 
Matador


Espagne / 1986


 

5ème film d'Almodovar, Matador est coincé entre Qu'est ce que j'ai fait pour mériter ça? et La Loi du Désir. Mais c'est le premier film du cinéaste espagnol à franchir les frontières (jusqu'aux USA et dans différents festivals). La première étape avant l'envol (La Loi du désir puis, surtout, Femmes au bord de la crise de nerfs).




Matador trouve sa racine dans le verbe "matar", tuer. "Mais peut également signifier Cabella d'or, chevelure blonde. on assimile généralement les cheveux blonds à un symbole de danger, parce qu'une femme blonde représente toujours - et ce d'autant plus au cinéma et dans la littérature masculine - l'image de la tentation."
Dans Matador toutes les femmes sont brunes. Même les blondes ont du se teindre. Là encore l'idée d'aller à contre courant est fidèle au cinéma d'Almodovar, qui avoue flirté avec l'esprit de Bunuel dans ce film. Il cite donc Archibald de la Cruz. "La mort pour moi est, dans un scénario, un élément d'excitation sexuelle." Il lie la beauté et la mort ("Ava Gardner meurt quasiment chacun de ses films"). La beauté et l'amour passion, exceptionnels, auxquels notre nature irrationnelle s'attache contre toute logique. La déraison, la pulsion, la passion. Voilà Matador.
Ici "tout le monde aime quelqu'un", en secret ou à découvert. Et pas n'importe qui. Car Matador réunit la fine fleur du cinéma almodovarien. Assumpta Serna (Pourquoi pas moi?, a série Falcon Crest) jouait dans le premier film du cinéaste ; Antonio Banderas, qui deviendra star internationale grâce à son mentor, avait été révélé dans Le Labyrinthe des passions. Ils ont tourné 5 films ensemble entre 1982 et 1990 ; Nacho Martinez, décédé en 96 à 54 ans, était devenu un fidèle (La Loi du désir, Talons aiguilles) ; Julieta Serrano a 4 films d'Almodovar au compteur, de Pepi à Attache-moi ; Chus Lampreave tournait pour la seconde fois avec lui (Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça?) et elle l'a retrouvé pour Femmes au bord de la crise de nerfs (c'en était une), La fleur de mon secret (éloge de critiques), Parle avec elle et le prochain, Volver. Soit 6 au tableau de chasse. Il y a mieux : la grande Carmen Maura (Le bonheur est dans le pré), ici dans un second rôle, fut clairement son égérie jusqu'en 1988, tournant dans 6 de ses 7 premiers films. La star (3 Goyas à son actif, Téchiné, Gitai et Planchon dans sa filmo) renoue avec son pygmalion dans Volver, prévu en 2006, 18 ans après Femmes au bord de la crise de nerfs, où déjà elle s'attendrissait pour Banderas ; une vendeuse de fleurs est jouée par Bibi Anderson, second rôle remarque de La Loi du désir, Talons Aiguilles et Kika ; Kika justement, c'est Veronica Forqué, déja vue dans Qu'est-ce que j'ai fait... Il fallait bien une exception dans la famille. Eusebio Poncela, commissaire ici, n'a joué qu'une seule autre fois, dans le film suivant.
Matador sera le premier film à valoir des récompenses internationales au cinéaste (festival Fantasporto) et une nomination aux Goyas (pour Banderas en second rôle). C'est La Loi du désir, une fois de plus, qui lui ouvrira les portes de festivals prestigieux (Berlin) et Femmes au bord de la crise de nerfs qui lui vaudront ses premières nominations personnelles aux Goyas et dans le monde entier, bref le respect total.
Le film continuera de séduire les 350 000 à 400 000 spectateurs espagnols réguliers du cinéaste à l'époque. La Loi du désir doublera son audience. En celaMatador reste "attaché" à sa première période, confidentielle. Même si en France ce fut le premier Almodovar a dragué plus de 100 000 cinéphiles. Il faudra attendre Femmes au bord de la crise de nerfs pour qu'il voit élargir massivement son cercle de fan (600 000 en 1988).
La re-sortie de Matador permet ainsi de redécouvrir les travaux originels d'un réalisateur désormais phare dans le cinéma mondial.
 
vincy
 
 
 
 

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