Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Charles Gassot, ProduireàParis
Distribution : Pathé distribution
Réalisation : Etienne Chatiliez
Scénario : Etienne Chatiliez, Laurent Chouchan
Montage : Catherine Renault
Photo : Philippe Welt
Décors : Stéphane Makedonsly
Musique : Matthew Herbert, Bruno Coulais, Crapou
Costumes : Camille Janbon
Durée : 113 mn
 

Valérie Lemercier : Agathe Cléry
Anthony Kavanagh : Quentin Lambert
Dominique Lavanant : Mimie
Isabelle Nanty : Joëlle
Jacques Boudet : Roland
Artus de Penguern : Hervé
Jean Rochefort : Louis Guinard
 

site internet du film
 
 
Agathe Cléry


France / 2008

03.12.2008
 

Noir, noir? "C’est une idée de Yolande Zauberman qui m’avait déjà donné l’idée de Tanguy. C’est une histoire vraie, qui s’est passée en Afrique du Sud pendant l’apartheid. Une blanche avait contracté la maladie d’Addison, elle était devenue noire. À l’époque, celle de l’apartheid, sa situation était nettement moins amusante que celle du film. Cette femme était carrément passée de l’autre côté du miroir, si on peut dire. Elle devait se tenir debout dans le bus au lieu d’être assise, etc. Sa famille l’a reniée, elle a failli devenir folle. L’idée m’avait plu mais je ne savais pas bien quoi en faire. D’autant que, si le sujet fonctionnait bien dans une Afrique du Sud coupée en deux, il était moins évident de l’adapter chez nous."





Un homme, une femme. "Au début, j’ai imaginé le film à New York. Le héros était un jeune homme qui travaillait dans une tour, et qui cachait qu’il était raciste. Et puis j’ai finalement choisi la France et une héroïne. Avec Laurent Chouchan, le scénariste du film, nous n’avons pas voulu traiter l’aspect psychologique de la métamorphose. Nous n’avions pas envie de refaire Monsieur Klein."

La très très grande entreprise. "Nous vivons dans un monde capitaliste où tout s’achète et se vend, où seule compte la réussite. Il n’existe plus nulle part au monde de contre-exemple. Tout ce qui branche les jeunes c’est de gagner de l’argent. L’idéologie de ma génération, celle de 68, n’existe plus. Même si tout le monde ne l’a pas suivie, au moins on pouvait se poser des questions. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’un seul modèle. Tant qu’on représente une valeur marchande, ça va, mais à tout moment ça risque de s’arrêter. branche les jeunes c’est de gagner de l’argent. L’idéologie de ma génération, celle de 68, n’existe plus. Même si tout le monde ne l’a pas suivie, au moins on pouvait se poser des questions. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’un seul modèle. Tant qu’on représente une valeur marchande, ça va, mais à tout moment ça risque de s’arrêter.
Ce sont des gens qui sont entraînés à voyager énormément, à supporter les décalages horaires. Leur boulot est très relationnel. Les cadres issus des écoles de commerce ont la mainmise sur le monde dans son ensemble. Ça m’amusait de dénoncer tout ça : la valeur humaine aujourd’hui est avant tout la réussite, la représentation du bonheur n’est que matérielle, elle est dans « posséder », « avoir », « porter », « montrer », mais il n’existe aucune représentation d’un bonheur idéologique ou philosophique. Agathe est formatée ainsi. Elle fonctionne en dominant tout le monde. Au bout d’un long moment, elle finit par comprendre que ce n’est pas la meilleure façon de profiter des gens.
"

393 danseurs. "Je travaille depuis 30 ans avec la chorégraphe Molly Molloy. Molly est née à Broadway, on s’entend extrêmement bien, on fonctionne en binôme, on est complémentaires. Je savais ce dont on avait besoin pour le film, et ce dont moi j’avais envie. J’ai passé énormément de temps à danser moi-même et à montrer à Molly ce que je voulais, et elle me comprenait tout de suite. Quand elle voit un poireau s’agiter dans une pièce, moi en l’occurrence, elle le comprend et elle le met en forme mais sans jamais le dévier du sens. La plus grande difficulté a été de trouver des compositeurs."

3 compositeurs. "Après Matthew Herbert, Bruno Coulais a accepté et puis Crapou, mon vieux complice de Eram. Matthew a écrit l’essentiel des thèmes, Bruno a composé Raciste, le titre qui risque de marcher le mieux, et Michael Jackson. Crapou a fait des adaptations, des créations parce qu’il est tombé dans l’humour quand il était petit. Il sait très bien détourner les choses, c’est aussi un vieux complice. Il y a aussi des chansons : au début, je voulais juste mettre les Beatles, mais il était impossible d’avoir les droits."

Maquillage : l'effet spécial. "On a mis huit mois avant d’arriver à la bonne solution : l’Airbrush. C’est-à-dire de l’aéro avec des produits utilisés pour maquiller les prothèses dans le cinéma. On s’est évidemment posé beaucoup de questions. Est-ce qu’une peau peut supporter ça ? Est-ce que les produits supportent la chaleur ? Est-ce qu’il ne faut pas le refaire toutes les heures avec la lumière ? On a mis des laboratoires de cosmétique sur le coup et on a procédé à un nombre incalculable d’essais sur un nombre incalculable de gens. On a fait fabriquer des tas de produits. Le plus dur a été d’arriver à une sorte de transparence. Le jour où on a eu l’impression de gagner, c’est quand on a maquillé une danseuse pour une audition. Pour tout le monde, c’était une Noire, mais quand elle a commencé à danser, le maquillage a coulé, et à la stupéfaction générale, on a découvert qu’elle était blanche. Alors on a compris que ça pouvait marcher. Seulement il a fallu sans cesse retoucher Valérie quand elle dansait. Elle a dû tourner au moins 65 jours en Noire. Il fallait à chaque fois 3 heures et demie de maquillage, et ensuite il y avait le démaquillage qui prenait au moins une heure."
 
in DP
 
 
 
 

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