Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Sony Pictures
Réalisation : Paul Verhoeven
Scénario : Andrew W. Marlowe
Montage : Mark Goldblatt
Photo : Jost Vacano
Musique : Jerry Goldsmith
Durée : 114 mn
 

Kevin Bacon : Sebastian Caine
Elisabeth Shue : Linda Foster
Greg Grunberg : Carter Abby
Josh Brolin : Matt Kensington
 

 
 
Hollow Man (L'homme sans ombre)


USA / 2000

20.09.00
 

Hollow Man s'avère être un des films d'horreur les plus attendus du moment, grâce, sans doute, à une bande annonce plus qu'aguicheuse, et très effrayante. Typique de la série B dopée aux effets spéciaux et gonflée d'un méga budget de 85 millions de $, avec casting catégorie B (ça coûte moins cher) et cinéaste expert en science-fiction.




Un an après La Momie, on nous ressucite un autre grand classique de la série gore des années 30 : L'Homme Invisible. Evidemment le numérique est passé par là pour nous rendre l'incroyable encore plus crédible. L'Homme invisible c'est à la base un roman vedette de HG Wells. Puis un film de James Whale en 1933, avec Claude Rains (crédité en "Invisible One"). Il y eut 3 suites durant la guerre. Et enfin une série TV dans les années 70 et un film oublié dans les années 90 avec Chevy Chase.
L'impossible a toujours fasciné. Verhoven explique que Platon avait déjà écrit à propos de l'invisibilité. "Platon disait que la moralité n'est pas en nous, mais définie par ce que les autres savent et attendent de nous." La moralité de l'histoire est donc de ne pas abuser de son pouvoir; d'autant plus si ce pouvoir peut nous conduire à être impunément immoral, illégal et finalement inhumain.
Cela renvoie à un thème que Verhoeven apprécie plutôt : les tyrans et les diables, la morale et les excès. Que ce soit le sexe, la politique, la société, le cinéaste néerlandais a toujours exploré la face sombre de l'être humain - cela vient sans doute de ses années d'enfance durant la seconde guerre mondiale...
Verhoven ne pouvait qu'accrocher à ce film, après quelques essais proches de l'échec. Le scénario était construit pour séduire et déranger le public. Il pouvait y mettre son grain de sel, cruel, amer, tragi-comique et sanglant. La science-fiction lui permet d'aborder ses thèmes sans attaquer de front le conservatisme américain, et ses innombrables lobbys minoritaires.
Ici le héros devient le diable (pas étonnant de la part du scénariste de End of Days), et l'ex-petite amie devient une héroïne grecque, dans un triangle amoureux, où elle doit se surpasser, et pourquoi pas tuer son collègue et ancien amant. Beau comme l'antique!
Le film est jugé violent, horriblement gore, carrément perturbant. Ca ne l'empêche pas d'être un des événements du mois d'août aux USA, et de faire son avant-première européenne à Locarno.
Tournée il y a un an en Californie, interrompue durant un mois (Elisabeth Shue s'était cassée le talon d'achille), la production a eu la chance d'avoir aussi accès au Pentagone, la deuxième fois en une décennie (Sens Unique avec Kevin Costner). Sony a dû décaler la sortie d'une semaine; le thriller surnaturel de DreamWorks, What Lies Beneath semblait un sujet et une cible trop proches.
Hollow Man (en attendant King Kong?) fait revivre les fantasmes d'une humanité qui avait peur du progrès. Terrible écho en ce début de millénaire. Le tout résumé en 3 phrases choc et existentialistes, issues de la campagne marleting et des dialogues...:
" - There's more to fear than you can see
- Think You're Alone? Think Again.
- It is amazing what you can do when you don't have to look in the mirror anymore.
"
Le futur. La solitude. L'apparence. Verhoven aime toucher là où ça fait mal...  
 
petsss
 
 
 
 

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