Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : Paramount, Lakeshore Entertainment
Réalisation : William Friedkin
Scénario : David Griffiths, Peter Griffiths, Art Monterastelli
Montage : Augie Hess
Photo : Caleb Deschanel
Musique : Bryan Tyler
Effets spéciaux : ILM
Durée : 95 mn
 

Tommy Lee Jones : L. T. Bonham
Benicio Del Toro : Aaron Halkam
Connie Nielsen : Abby Durell
Jenna Boyd : Loretta Kravitz
 

site officiel
 
 
The Hunted (Traqué)


USA / 2003

26.03.03
 

Il est indispensable, en prime abord, de rappeler aux plus jeunes de nos lecteurs, quel fut le cas Friedkin et ses retombées sur la planète Hollywood. A la fin des seventies, l’hégémonie des grandes majors y bas encore son plein avant qu’une bande de vilains petits canards ne vienne mettre leurs palmes dans la mare. Et par palmes, celle de Cannes y comprises. Lucas, Scorsese, De Palma, Spielberg et surtout leur grand-frère, Coppola, y ont été révélés. Leurs films ramènent des millions de dollars et le réalisateur devient pire qu’un virus dans le système informatique des producteurs: une star. Et donc le détenteur d’un certain pouvoir, non plus seulement artistique, mais économique. Les studios font la gueule. Les autres, dont William Friedkin, en profitent. Un peu trop. Jusqu’à devenir à leur tour à l’image de ceux à quoi ils voulaient échapper... Ce petit résumé invite les plus curieux d’entre vous à dévorer le bouquin de Peter Biskind, "Le nouvel Hollywood", pour en savoir plus. William Friedkin y est présent dans de nombreux chapitres pour avoir été l’un des plus efficaces participants de cette révolution défunte...





A la base, Friedkin est documentariste. Il aime le terrain. Sa caméra instable scrute le chaos au sein de la tranquillité, égraine les heurts, les défauts, la folie, la passion dévorante. Il en sera désormais de même dans ses fictions, et ce dès 1971 avec French Connection, inspiré de personnages réels et filmé à New York dans les conditions quasi identiques du reportage (la fameuse poursuite voiture/métro et ses accidents a été improvisée avec Gene Hakman au volant ­ les cartons sont donc ceux d’innocents sur le parcours! Conditions de tournage heureusement inimaginables aujourd’hui...).
Avec cinq Oscar au compteur, Friedkin devient dès lors l’un de ces cinéastes-producteurs incontournables avec lesquels Hollywood doit se dépatouiller. Il en rajoute une couche en 1973 avec L’exorciste qui devient du jour au lendemain, malgré son interdiction aux moins de treize ans, le plus gros succès de l’histoire du cinéma après Autant en emporte le vent ! Et l’homme s’emporte, justement... Marié un temps à Jeanne Moreau (si,si...) il produit et réalise un remake encore plus chaotique du Convoi de la peur de Henry-Georges Clouzot. Malgré les indéniables qualités du produit, le box-office le fourgue en bas de colonnes et Friedkin voir désormais se confronter aux sourires revanchards des studios. Son formidable Cruising, avec Pacino, flicard qui, pour les besoins d’une enquête, plonge dans les tréfonds du milieu homo SM, coupé, censuré, remonté, achève de transformer l’ "Auteur" Friedkin en réalisateur auquel on demande d’être simplement efficace. Ce qu’il fait à plusieurs reprises, sans jamais pour autant baisser son pantalon. Avec à la clé un chef d’oeuvre : Police Fédérale Los Angeles que l’on préférera sous son titre original : Live and Die in L.A.

Qu’en est-il dès lors aujourd’hui du cas Friedkin ? C’est à ce Traqué de nous donner la réponse et à la critique ­ dès lors subjective - ici bas. Quoiqu’il en soit, Friedkin y retrouve les bases de son inspiration : un personnage réel, Tom Brown, traqueur officiel pour les Forces Spéciales sur lequel il comptait tourner un documentaire. "Lorsque je l’ai rencontré", dixit le malin bonhomme, "j’ai pu constater l’immense culpabilité qu’il ressentait pour avoir enseigné à des jeunes gens comment se déplacer sans être repéré pour tuer quelqu’un. Il avait appris que certaines cibles étaient politiques, répondant à des exigences du pouvoir. Lui-même n’avait jamais tué qui que ce soit et il a peu à peu développé une grande culpabilité...". Il n’est jamais trop tard pour bien faire... Tommy Lee Jones, avec lequel Friedkin venait de tourner le très contreversé L’enfer du devoir, et Benicio Del Toro sont donc enrôlés par le Tom Brown en question pour quelques quatre semaines d’entraînement. Au programme : maniement de l’arme blanche, combats au corps et les milles et une astuces pour trouver et trancher une jugulaire... On vous passe les détails.
Dans le rôle de la jolie blonde, la Connie Nielsen de Gladiator et de notre frenchie Olivier Assayas pour Demonlover est donc la bienvenue dans ce film de mâle sur le mal pour les mâles.
Le reste n’est qu’histoire de goût...  
 
arnaud
 
 
 
 

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