Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Superstar


France / 2012

29.08.2012
 



ABSOLUTELY ANONYMOUS





Pourquoi ? La question revient plusieurs fois dans le film Superstar, mais la réponse est moins importante que l’emballement médiatique, qui est le vrai sujet du film. Un jour Martin est reconnu dans le métro et il fait le buzz sur internet, on en parle à la radio et dans la presse puis à la télévision… Si le personnage se demande pendant longtemps "pourquoi", "pourquoi moi", "pourquoi maintenant", on n’en saura pas beaucoup plus que lui.

Superstar c’est l’histoire d’un homme qui devient célèbre parce qu’il refuse la notoriété. Apologie de l'anonymat ou violente charge contre les médias? "Avant les artistes se demandaient comment être célèbres, maintenant les gens célèbres se demandent comment être un artiste".
Le film glisse d’ailleurs des allusions très critiques contre les paparazzis qui ont provoqués l’accident de Lady Diana, contre les journaux people qui publient des photos sans autorisation, contre Marc-Olivier Fogiel qui a insulté un invité, contre Jean-Luc Delarue qui organise une tournée de prévention contre la drogue après avoir été arrêté par la police, contre plusieurs émissions de télé-réalité… Complaisances, jeux d'arènes, transparence hypocrite : tout y passe. L'attaque est facile.

On ne peut pas s’empêcher de remarquer que Superstar malgré ses nombreuses qualités (le choix de Kad Merad en tête) est peut-être le film le plus faible de Xavier Giannoli. Comme s'il était déjà daté, désuet, déjà vu. Qu’est ce qui n’a pas déjà été dit sur le sujet de la télé-poubelle ?. Sur un sujet un peu voisin où un quidam devient une coqueluche de manière un peu absurde, le film Comme tout le monde de Pierre-Paul Renders était par exemple plus inspiré.

Si il est étonnant que Superstar soit en compétition au Festival de Venise, il faut se rappeler que le film italien Reality, sur un thème cousin, a reçu un Grand Prix au dernier Festival de Cannes. Le cinéma semble fasciner par ces lumières en toc des plateaux de télévision et des flashs de smartphones. La voix au peuple transforme les quidams en célébrités, faiseur d'opinions. Le normal est tendance. La vie privée une utopie. Warhol a gagné : chacun a le droit à son illusoire moment de gloire médiatique.
Cette banalité éclatante, étincelante, scintillante menace cependant le quotidien du héros. Gianolli aime ces hommes brisés, vulnérables, fragiles, ambiguës, entre deux mondes. Merad, hagard de bout en bout, stupéfait et tremblant d'horreur devant son cauchemar, hurlera comme dans le tableau de Munch. Un cri dans un espace qui hait le silence...

Hélas, il aurait fallu plus de distance, de fantasmagorie, de décalage pour rendre ce voyage aux enfers moins froid, moins empathiquement humain. Du job de Merad (il travaille avec des handicapés mentaux) au mauvais rôles distribués aux autres, le spectateur a vite choisit son camp : trop didactique, comme souvent, Giannoli veut dompter une folie qui ne demande qu'à être débridée. Il préfère la glace et la réflexion à la perte de repères et au vertige...
 
kristofy

 
 
 
 

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