Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Wonder Boys


USA / 2000

10.01.00
 



LE CERCLE DE L'ECRIVAIN DISPARU

Le livre Bye Bye Bahia



"- Un livre cela ne sert à rien "

Avec Wonder Boys, Curtis Hanson, le réalisateur de L.A. Confidential prenait un risque : se confronter au cinéma d'auteur, créer un suspense non pas criminel comme dans ces précédents films mais psychologique, réussir à nous faire aimer un personnage de " looser " quinquagénaire, ou nous passionner pour les émois d'un jeune étudiant pâlot et hésitant.
La chance de Curtis Hanson est d'avoir bénéficié d'un script d'une rare intelligence, ne négligeant aucun rôle secondaire, jouant sur les mots et les répétitions de dialogues avec une habilité rare. Certes, Wonder Boys comporte des clichés, confortant une certaine image d'Épinal de l'attitude bohême de l'écrivain - il fume des pétards et écrit en peignoir rose, mais cela est contrebalancé par la douce folie, le décalage permanent du ton. Car, malgré la tentation de prise au sérieux que supposait un tel sujet, on ne s'ennuie pas une seule seconde tant les péripéties s'enchaînent, tant le rythme est enlevé. Certes, la crise que traverse Grady Pitts est assez semblable à celle de Kevin Spacey dans American Beauty ou Jean-Pierre Bacri dans Kennedy et Moi, mais ici la noirceur est remplacé par la poésie. De l'importance quasi-mythologique de Marilyn Monroe, ou l'encombrement d'un cadavre de chien, tous les éléments du script s'imbriquent à merveille pour un divertissement intelligent.
De plus, les acteurs sont remarquablement dirigés dans des rôles qui semblent écrit sur mesure, alors qu'en réalité il s'agit de contre-emplois. Rarement Michael Douglas n'a paru aussi " comédien " que dans ce rôle, se glissant à la perfection dans la peau de cet homme usé. Il aurait pu sombrer dans le cabotinage et pourtant, cet acteur qui, habituellement garde en permanence la mâchoire serrée, est ici relâché, étonnamment sobre, loin d'une " performance " mais bien dans l'exact ton que demandait le rôle.
Tobey Maguire, le futur Spider-man prouve une fois de plus qu'il est l'acteur de demain et le film sonne le grand retour de Robert Downey Junior, épatant en Directeur Littéraire déjanté. Plus en retrait car moins développé, Katie Holmes et Frances McDormand bénéficient également de rôles complexes qui dépassent la fonction de bouche-trou.
Quant à la réalisation, Curtis Hanson a l'intelligence de s'effacer derrière les acteurs, le texte et les chansons de Bob Dylan par une mise en scène simple et efficace.

L'unique bémol du film tient dans son dernier quart d'heure, étonnamment "hollywoodien" et morale avec l'inévitable remise de prix. Reste qu'avec Wonder Boys, Michael Douglas a certainement joué dans son meilleur film depuis 1992 et Basic Instinct et l'Oscar de Meilleur Acteur promis, non seulement récompensera sa prestation mais aussi un très bon film.
 
yannick

 
 
 
 

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