Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Anna and the King (Anna et le Roi)


USA / 1999

26.01.00
 



JAUNE ET BLANC COMME UN OEUF





"- Vous êtes un mélange intéressant de rêverie et de réalité."

Il est presqu'incroyable qu'en 1999 on fasse encore un film aussi classique dans sa narration, aussi léché dans son esthétisme, sans aucune originalité visuelle, et avec un sens du drame qu'on pourrait qualifié de typiquement hollywoodien (soit un rebondissement toutes les x minutes). Cela pourrait s'appeler de l'académisme, ou du classicisme. C'est d'autant plus incroyable que depuis Le Pont de la rivière Kwai (Lean) jusqu'à Indochine (Wargnier), cette partie du monde aura été maintes fois filmée de manière soit guerrière soit romanesque, tantôt avec folie, tantôt avec énergie.
Reconnaissons qu'Anna, en plagiant allégrement les deux films sus-cités, ne possède ni le lyrisme de l'un ni la passion de l'autre (la scène de la valse, mythique lorsqu'on connaît les autres adaptations cinématographique, est carrément escamotée).
Dans le registre vieille école, il n'y a pourtant rien à dire : la direction artistique est globalement superbe - et même lisse -, l'histoire toujours aussi belle (entre rêverié et naïveté amoureuse), et la mise en scène efficace et fluide. On s'amusera de la critique envers le leader britannique et son arrogance, des piques anti-colonisatrices; on regrettera cette vision si esthétisée d'un Siam analphabète, rural, dévoué à son monarque. A notre époque, une vision aussi "romantique", aussi peu politique est un peu une gageure. Trop idyllique, le contexte ne permet pas de "dramatiser" la menace sur la famille royale, en fin de film. Le scénario est parfois trop illustratif : pour exemple, on retiendra qu'on ne voit plus Anna enseigner dès la seconde moitié du film...
S'il faut voir Anna et le Roi c'est donc uniquement, essentiellement pour ses acteurs. D'une part l'alchimie est parfaite, grâce justement à leur légèreté, ce jeu de chat et de souris. Ils se devinent l'un l'autre et nous le font partager.
On comprend pourquoi Jodie Foster a accepté ce rôle. Tandis qu'elle voulait offrir à son bébé Charles une ouverture à d'autres cultures, c'est exactement ce motif qui pousse Anna à venir au Siam. La curiosité. C'est d'ailleurs le plus beau message du film : le métissage, la découverte, l'apprentissage, et évidemment la communication entre les civilisations... Une vision et un enseignements qui contribueront au maintient de l'Indépendance du Siam, à l'abolition de l'esclavage et à la réforme de la justice, par le fils du Roi, et élève d'Anna. Chow Yun-fat est parfait, montrant à quel point son statut de star du cinéma de Hong Kong n'est pas usurpé.
100 ans après cette histoire d'A. totalement démodée, le cinéma aura inventé Vacances Romaines, et en cette fin de siècle Coup de Foudre à Notting Hill ... L'évolution des moeurs aidant, de Monarque en star de cinéma, de professeur veuve en bouquiniste divorcé, la relation d'Anna et de ce Roi aurait été moins pudique, plus qu'une simple joue effleurée de la main. Elle aurait été (physiquement) possible de nos jours. Comme un oeuf peut rentrer dans une carafe. Question de climat.
 
vincy

 
 
 
 

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