Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


Pathe  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 26

 
Un petit jeu sans conséquence


France / 2004

15.12.04
 



UN PETIT MONDE SANS PITIE





"- Là on est devant un océan de féculents. C'est une horreur. il faut des légumes!"

L'adaptation théâtrale est un risque cinématographique en soi. Pour un Cyrano majestueux ou Un air de famille culte combien de ratages, de verbiage? Après deux beaux films, Bernard Rapp loupe le virage et fonce dans le fossé. On comprend bien ce qui l'a intéressé : la cruauté, une forme de cynisme, un moment de vérité, un imbroglio de manigances... Il y a de ça dans tous ses films. Mais celui-ci est franchement mou du genou.
Là où Cuisine et dépendances parvenait à maintenir un rythme et une dureté qui lui allait bien, Un petit jeu sans conséquence fait du remplissage et s'égare dans son labyrinthe. Là où nous attendions un film catastrophe, nous avons juste un portrait de bourgeois coincés dans leurs préjugés. Car la morale de l'histoire s'avère la plus grande des déceptions, terriblement conventionnelle, incapable de construire son propre couple hors des schémas battus. En fait tout tourne vinaigre : le vin, le couple, le film. On s'interroge sur la présence de cet homme qui filme tout. Sur ces incongruités de scénario qui tombent à plat et rendent chaque effet stérile ou cliché.
Et le pire des paradoxes est sans aucun doute dans l'essence même du projet. Ce goût du jeu donne un film étrangement mal joué. Rien ne sonne vraiment juste, hormis Jean-Paul Rouve, parfait dans son rôle. Lorsqu'il sort à Kiberlain, "ça vous désinhibe la caméra!", on aimerait le croire, le voir.
Le seul plaisir pourrait provenir du décodage linguistique d'un marivaudage qui finit mal en général. Mais là encore, entre le comique de répétition un peu lourd et les situations sans relief, le spectateur se sent un peu étranger aux petits malheurs de ces bobos qui n'ont pas grand chose à partager, peu de valeurs humaines à transmettre.
Dans ce jeu de dominos dévastateur, très inégal, on passe ainsi d'un dialogue peu sympathique mais réjouissant entre Attal et Rouvre à une compil des meilleurs moments de l'après repas sur une musique de Petula Clark. Bien sûr parfois cela mord, mais à force d'antipathie, tout cela inspire un ennui à défaut d'un mépris. Trop vaniteux et prétentieux, les personnages n'ont pas cette humanité et ce désir de changer qui font les succès de scénarii de Jaoui et Bacri. Ici, ils volent, ils pillent, ils détruisent. Il s'enrichissent au détriment de l'autre. Rien de neuf chez ces trentenaires qui n'ont pour objectifs qu'une cohabitation tolérable entre individualistes. Où est l'amour dans ce monde superficiel? Il se dévide quand la maison se vide. Tout cela manquait d'entrain. Et c'est connu, le train train tue le couple.
 
vincy

 
 
 
 

haut