Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Auto Focus


USA / 2002

16.04.03
 



VIDEO KILLED THE RADIO STAR





"- Je rêve de rencontrer quelqu'un qui me comprenne…"

Dans la série une bonne biographie tragique se convertit forcément en un sujet de film idéal, mauvaise pioche pour Paul Schrader. Dans le genre destin à la Icare qui décolle pour mieux se ramasser, la carrière de Bob Crane semblait pourtant figurer une bonne carte. L'échec tient-il au fait que la figure a été déjà maintes fois tracée, nous rendant à la longue un peu blasés et peu bluffés ? Ou est-ce le peu d'inspiration dont font état les auteurs du film qui plombe la partie?
Le cinéaste a en tout cas opté pour le parti pris intimiste aux antipodes de la narration fleuve hollywoodienne. Il affiche en effet une volonté de centrer Auto Focus sur ses protagonistes essentiels, quitte à rendre sa réalisation modeste, sa reconstitution des 60's étriquée, mais à échelle humaine. A l'excès inverse d'un Spielberg, cinéaste de la même génération, qui lorsqu'il se retourne sur ses jeunes années avec Catch me if you can, se sent obligé d'accumuler les démonstrations de virtuosité artistique sans se soucier de perdre un pant de ses personnages en cours de route.
Reste que la modération ne sert pas Paul Schrader qui s'embourbe rapidement dans le parcours obligé. La relation trouble, nombril de l'intrigue, qui rapproche les aspirants tombeurs interprétés par Greg Kinnear et Willem Dafoe (qui a pourtant une capacité d'adaptation aux situations les plus extrêmes assez remarquable...) ne parvient jamais à atteindre une dimension véritablement convaincante. A la frontière de l'homosexualité, cette amitié possessive et destructrice semble encombrer les deux acteurs qui peinent à libérer leur jeu, mais aussi à éviter les maladresses au détour d'une main au cul mal encaissée. L'ensemble du casting statique parait manquer de toute façon cruellement de repères pour donner chair à ce petit monde qui évolue d'une manière bien mécanique et surtout répétitive, de divorces en partouzes, de coup de bol en coup de blues. C'est donc d'un air très détaché qu'on regardera le pauvre Bob Crane s'enfoncer inexorablement dans la médiocrité tandis qu'il prend de la bouteille et subit les transformations physiques de rigueur, le tout sans même chercher à déceler la morale laborieuse de l'histoire.
Paul Shrader, témoin historique objectif, mais en manque d'idées, ne s'en sera tenu qu'aux faits avérés, s'abstenant de nourrir son film d'un quelconque engagement ambitieux. Il n'aboutit qu'à livrer une oeuvre mineure et sans saveur, aux anecdotes mal exploitées et très facilement oubliables. L'hommage loupé rendu à cette carrière enterrée n'en justifie définitivement pas l'exhumation.
 
petsss

 
 
 
 

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