Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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A Beautiful Mind (Un homme d exception)


USA / 2001

13.02.02
 



LE CERVEAU





"- Cette cravate est d'une laideur algébrique."

Autant de défauts que de qualités. Le film nous laisse schizophrénique. Nul doute que si Russell Crowe en eut été absent , le film aurait été insignifant. Grâce à son "génie" du jeu, retransposant chaque tic avec un brio hors-pair, Crowe nous bluffe, certes, mais surtout il nous aide à apprécier le film jusqu'au bout, et ce malgré un script non exempt de déséquilibres.
Le plus flagrant réside dans la dualité du scénario. La première partie possède un véritable traitement cinématographique, avec des astuces visuelles, de l'humour dans les répliques (grâce à des personnalités bien écrites). Hélas on sombre dans la plus parfaite biographie linéaire, narrative, doublé d'un mélodrame trop académique pour être crédible. La seconde partie déçoit aussi fortement que la première séduit.
La science n'est pas un sujet facile pour le cinéma, d'autant plus cette science à al fois mathématique et économique. L'illustration de l'abstraction nécessite une vulgarisation qui, ici, fonctionne plutôt bien, contastant, hélas, avec la classicisme lisse de la réalisation. Le scénario n'évite pas non plus les règles hollywoodiennes, rendant le script pesant (notamment la scène type Cercle des stylos disparus) ou cliché (la séquence des étoiles est digne d'un roman à l'eau de rose). Nous passons ainsi d'une film lyrique, entraînant, captivant à un mélo lent, mécanique, trop distant.
Cependant, ça n'occulte pas le fond du propos. Car Ron Howard a au moins le mérite de nous intéresser à un homme dont le talent repose sur autre chose que sa notoriété. On est dans l'anti-Star Academy. Le cerveau prime sur le reste. Il nous expose non seulement le travail d'un génie, d'un scientifique, mais aussi la lutte pour sauver sa vie (femme, métier, hygiène mentale). Rien de facile, rien d'acquis. Le temps fera le reste jusqu'à lui laisser l'occasion de gagner et d'assouvir ses rêves.
L'autre force du sujet réside dans l'apport de Nash à la société. Ce n'est pas n'importe qui ce personnage. Ni une star, donc, ni même un être humain qui a eu la chance d'être là au bon moment. Il est plus proche d'Einstein que d'Armstrong. Il ne réfute pas le libéralisme d'Adam Smith, il y ajoute une dose de keynésianisme. Il n'est pas hostile au "chacun pour soi", à condition que ce soit aussi "pour la communauté". Le seul modèle "win-win" à ses yeux. Ce n'est ni l'ultra-libéralisme de droite, ni le communisme de gauche.
Techniquement traditonnellement hollywoodien, le film profite beaucoup de son excellent casting (Connelly, Harris, Plummer...), véritable travail de groupe autour du personnage central, où chacun agit comme un satellite éclairant les zones d'ombres de Nash. On soulignera aussi la tres belle musique qui épouse à la perfection le langage abstrait des maths.
Si le film n'échappe pas à une certaine formule de cinéma (entre Shine et Rainman), où l'excentrique rentre dans le rang, de gré et de force, il nous met à l'écart d'une adhésion totale. Peut-être qu'Howard voulait nous ancrer dans une certitude, rejettant la critique vis-à-vis de son héros, puisque "les convictions sont le luxe des observateurs".
 
vincy

 
 
 
 

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