Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Tenja (Ten'ja)


Maroc / 2004

02.02.05
 



ATLAS "THANATOLOGIQUE"

Le livre Bye Bye Bahia



"- Pour nous, vous êtes Marocain, M'sieur.
- Pour moi aussi, j'suis Marocain.
"

Pour un road movie, mieux vaut laver sa voiture avant de partir. Surtout qu'elle va se salir avec l'épreuve. Des mines du Nord aux collines du Maroc, Ten'ja raconte un retour aux sources, un voyage initiatique (et forcément douloureux, fiévreux) vers ses racines. Si parfois, il se laisse aller à quelques détours vains, des chemins trop balisés, la contemplation des personnages et des paysages, la découverte de cet autre soi-même se révèle touchante et jamais morbide.
Ten'ja est un film qui résonne comme un testament. Ca sonne aussi comme Tanger. Ville étape. Obligatoire. Transition entre deux mondes, entre le présent et le passé. Roschdy Zem, acteur idéal pour le rôle, est alors un étranger dans son propre pays d'origine. Inadapté; Dé-branché. Cette route vers un lieu dit perdu, sans âmes qui vivent, un village disparu, illusoire, va l'amener à faire des rencontres. Narrativement, c'est assez classique. Il y a peu de mots, juste des images. Tout passe dans l'alchimie avec les acteurs, tout réside dans l'absence de drame. Quand Aure Atika apparaît, tout devient possible. Elle est sexy-jolie-pretty. Et joue très bien cette Marocaine occidentalisée, cette guide inespérée, inopinée. Deux visions s'affrontent. Un Français attiré par le mystère de sa culture d'origine, forcément un peu exotique. Et une Marocaine très à cheval sur les règles et coutumes locales, mais complètement "modernisée" par un pays en mutation. Un beau couple de cinéma. Le film repose sur leur charme, alchimie évidente. Deux esprits déterminés, indépendants.
Le troisième homme ce sont les paysages. Plus les terres rougissent, plus la civilisation disparaît. le dénuement total. Retour à la nature, à l'originel. L'étranger n'en sortira pas indemne. La maladie, la chaleur, l'amour troubleront finalement ses certitudes. Ici, les morts reviennent vous visiter. Dans cet "Ararat" où brebis, dindons et ânes s'échappent de l'Arche, les arbres rappellent, comme des miroirs, la terre d'où la branche s'est arrachée.
Et si le film s'avère modeste, la fin nous réconcilie avec une certaine grandeur. La scène du malade est un beau tableau. Ce Maroc rural, si loin si proche, ne semble pas atteint par le temps ou les réformes de Mohammed VI. Loin des terrils transformés en parc d'attraction ou pistes de ski artificielles, on découvre des terres vierges et gardiennes d'une mémoire enfouie.
L'histoire est romanesque. Un joli conte. On s'y embrasse dans le vent et les cercueils sont entourés de cartons garantis trois ans. Il ne reste plus qu'à en revenir...
 
vincy

 
 
 
 

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