Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Down with love (Bye Bye Love)


USA / 2003

10.09.03
 



LA REVANCHE D’UNE BLONDE





" -Aujourd’hui faut jouer serré pour qu’une femme dise non."

Certes le plaisir éprouvé en voyant ce film tient beaucoup à la connaissance des comédies fleur bleue des années 60. Pour ceux qui ne savent rien des films avec Doris Day et Rock Hudson, puisque c’est bien leur duo qui est ici pastiché, le seul conseil à donner est de regarder ce film au second degré. Après Todd Haynes qui revisite le mélodrame romantique dans Si loin du Paradis, Peyton Reed, avec certes moins d’audace, d’ambition et de personnalité, reprend à son compte les codes d’un autre genre, la comédie romantique et kitsch. Certains y verront un hommage appuyé, d’autres se contenteront du plaisir (excessif) régressif. Dans tous les cas nous voici avec une comédie jouissive sur la guerre des sexes, et l’émancipation de celui qualifié de faible.
Cette comédie pimpante et frétillante tient plus du vin mousseux que du champagne pétillant. Mais rosé, malgré tout. Le scénario n’allant pas plus loin que la superficialité contrainte de son propos, nous ne pouvons pas vraiment l’en blâmer. Dans cette guerre des stratagèmes (tirés par les cheveux), le film se résume dans un monologue de 5 minutes. Ici tout se veut futile, coloré, maniéré, extrême et fantaisiste. C’est outrageusement référencé. Au puritanisme ambiant et conservateur des dialogues, se substituent des images graveleuses et tendancieuses (notamment le split screen hilarant). Tout cela est déjà vu. Mais bien meilleur que la plupart des productions comiques hollywoodiennes actuelles, qui elles n’ont plus le moindre recul, la moindre dérision à l’égard de notre société.
Ce retour dans le passé pose la question d’une Amérique qui cherche à retrouver son innocence, son époque pré-Vietnam, pré-Kennedy. Son insouciance. Ce film n’en est qu’une des illustrations. Il assume avec une véritable candeur l’époque dont il est issu.
Zellweger, la girl next door qui se prend pour Barbie, n’est pas si jolie, mais elle ne manque pas de caractère et de goût ; elle peine quand même à entrer dans son rôle ­ jusqu’à sa rencontre avec son partenaire. Ce dernier, McGregor, prouve une fois de plus qu’il est à l’aise dans tous les registres. Ultra-sexy, le playboy se glisse à merveille dans la légèreté imposée. Le duo manque peut-être un peu d’épaisseur, de maturité pour nous séduire complètement. Mais tout cela est faussement outrancier, délicieusement féministe et moralement sans ambiguïté. Surtout ne rien prendre au sérieux, cela gâche le (bon) goût. C’est la sublime et libre Natalie Wood qui fait craquer le macho vieux jeu Tony Curtis. Il y a les suffragettes qui ne cherchent qu’à plaire à des machos finalement sensibles, et les arrivistes prêts à se marier avec des gays. Le quatuor se balance piques et jeux de mots, à apprécier en VO. Tout cela n’est pas dépourvu de charme et vaut tous les antidépresseurs. Un bienfait pour le trou de la sécu.
 
vincy

 
 
 
 

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