Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Le miracle de Candeal (El milagro de Candeal)


Espagne / 2005

13.06.05
 








FEU D’ARTIFICE

L’humanité a besoin de danser ensemble. De danser pour toujours

Si l’on avait encore des doutes sur le fait que l’Afrique soit le berceau de l’humanité en général et celui de la musique en particulier, voilà un film documentaire qui répond à nos ultimes questions. Magnifique et authentique histoire humaine, Fernando Trueba nous offre ici une extraordinaire leçon de vie et d’espoir. Tout le monde joue son propre rôle comme si la caméra n’était pas là et le spectateur est emporté par un flot de couleurs, de sons, d’émotions et de cultures. Nous sommes à Salvador de Bahia, à l’est du Brésil. Religion et musique sont aussi vitales que manger ou boire et l’on sait que cette ville est la plus « africanisée » du pays. Le quartier de Candéal, favela à l’écart du centre, est pris en main par Carlinhos Brown célèbre percussionniste. Personnage attachant et charismatique, haut en couleurs, c’est par la musique qu’il essaie de donner toutes leurs chances aux jeunes et moins jeunes, en mêlant toutes les cultures, notamment africaine et brésilienne (qui se rejoignent ici dans une étonnante fusion), en transformant ce bidonville en lieu de vie et modèle d’insertion sociale. Et c’est ce qui amène Bébo Valdès, légendaire pianiste cubain que l’on ne présente plus, dans cette terre sud-amérindienne. L’homme de 85 ans rêvait de venir retrouver ses racines africaines et son cheminement sera l’occasion de faire de véritables et belles rencontres : Caetano Veloso, Gilberto Gil, Marisa Monte… et plus simplement les habitants de la favela.
Trueba nous donne à voir, à écouter, à nous enchanter. Il n’est jamais aisé de filmer la musique, qui plus est celle-ci. Remuante jusqu’à l’excès, imprévisible à souhait. Mais le réalisateur espagnol sait prendre son temps quand il le faut (comme dans les chansons douces) et nous dispense des gros plans du plus bel effet permettant en quelques regards de pénétrer les personnages. Et sait accelérer lorsque les gamins dévalent bruyamment les rues pentues de la favela. A base d’un montage rapide, bien rythmé, les images s’enchainent parfaitement. Un pied qui bat la mesure, des mains qui battent ou des sourires qui en disent long : avec le sens aigu du détail, on se sent immergé avec tous ces gens. Nous ne sommes pas dans le même registre que Buena Vista Social Club. Là où Wenders se contentait de suivre les musiciens, Trueba en plus les accompagne dans leurs vies d’hommes et justifie l’action par la musique qui devient vecteur de réussite sociale. Ce qui frappe aussi dans le film, c’est la simplicité. On se parle facilement, sans faux fuyants, sans à priori et que ce soit des pointures comme Caetano Veloso ou Gilberto Gil l’impression de naturel, de spontanéité fait que même les discours un peu doctoraux sur l’histoire de la musique passent bien.
Une des idées géniales de Trueba est de rendre son documentaire aussi passionnant qu’une fiction. Au début du film par exemple il est question de rénover une petite place du quartier pour en faire un lieu de rencontre convivial. Les travaux vont servir de fil conducteur et en même temps de « respiration » à base de petites scènes rapides : un coup de peinture, quelques parpaings en plus, la plantation d’arbres… Insensiblement le film se construit en même temps que la placette, en même temps que les enfants qui nous sont présentés. Histoires de couleurs, de rencontres humaines ; musiques envoûtantes et sensibles, images douces et qui touchent au cœur…… Fernando Trueba nous donne à voir l’humanité, sans fards et dans toute sa grandeur possible. Une fois le film terminé, une seule envie tenaille : rejoindre tous ces gens.
 
Olivier

 
 
 
 

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