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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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101 Reykjavik
Islande / 2001
31.10.2001
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COUP DE CHAUD AU PAYS DES GLACES
"- Hlynur, mon fils, je suis amoureuse de Lola…
Le cinéma Islandais, déjà restreint en terme de production, est tout simplement inconnu en France. On a beau écouter Björk avec une farouche admiration, il n’en demeure pas moins qu’on ignore tout de sa terre d’origine et de cette atmosphère si particulière qui reflète pourtant l’univers musical de la chanteuse. Et si, à juste titre où pas, on ne considère l’Islande que comme un bout de terre gelée perdu au beau milieu d’une mer d’iceberg, on peut néanmoins s’interroger sur les conditions de vie de la jeunesse islandaise et sur ses centres d’intérêt (forcément limités).
Le jeune réalisateur Baltasar Kormakur s’est donc penché sur cette tranche d’âge qu’il connaît bien, puisqu’il en fait partie, étant par ailleurs l’heureux propriétaire du bar le plus branché du moment à Reykjavik : « Le Kaffibarrin ».
Or, frénésie qui tient davantage du rite immuable, 5000 jeunes débarquent chaque week-end dans les rues de la capitale pour entamer une tournée des bars qui durera jusqu’au petit matin. D’un coup, la température monte d’un cran à Reykjavik, et l’alcool coule à flot pour dérider les âmes et réchauffer les corps.
Hlynur, le héros du film, représente parfaitement cette jeunesse qui aborde l’âge adulte à reculons par peur de grandir. Ce trouble occidental caractéristique du niveau de confort aujourd’hui atteint n’aide en aucune sorte Hlynur, représentant de la génération des loisirs, à sortir le nez du cocoon douillet pour tenter de gagner durement ce qu’il obtient déjà grâce à l’assistance de sa mère et du RMI.
Le réalisateur tisse ainsi autour de ce personnage aussi agaçant qu’attachant par son irresponsabilité enfantine une histoire à la fois drôle et poétique, et nous plonge au cœur (animé) de cette île injustement trop méconnue. On découvre un panel de paysage grandioses et magnifiquement filmés, autres que les sempiternels geysers volcaniques bien connus des amateurs de cartes postales.
Victoria Abril, l’elfe hispanique invité à prendre part à cet excellent casting, rayonne par sa présence naturellement fièvreuse en opposition complète au climat frigorifique de l’île.
Première œuvre plutôt réussie pour Baltasar Kormakur, divertissant, dynamique et joliment interprété. romain
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