Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Renaissance


France / 2006

15.03.06
 








PARCE QU'ILS LE VALENT ASSEZ BIEN

"- Vous ne dites vraiment jamais rien ou c'est juste pour coller au personnage?"

Ambitieux, Renaissance l'est surtout par son usage technologique d'un procédé que l'on aurait pu croire réservé à Hollywood. Sur ce point précis, la technique (et notamment l'animation et sa fluidité), et même la musique, l'oeuvre est réussie. Mais ce serait omettre qu'un film n'est pas qu'une coquille. Renaissance ose surtout aventurer le film d'animation français sur un terrain peu exploré, tous genres confondus : le thriller d'anticipation. Plus Blade Runner que Luc Besson, aux portes de Minority Report, frontalier du récent Appleseed (il en partage beaucoup de points communs), l'ensemble impressionne par son perfectionnisme tant sur le scénario que sur l'esthétique. Entre Bilal et Sin City, ce dessin qu'on croit créé au fusain fascine. Mais, surtout, l'histoire captive, avec quelques jolies transitions visuelles en bonus. À défaut d'être singulière, elle est maîtrisée et intéressante. Paradoxalement, les personnages et les décors compensent différemment leurs faiblesses. Les premiers souffrent de la bichromie, masquant les subtilités du visages, gommant les expressions et les rides sur-accentuant le jeu. Ajoutons sur certaines séquence un déphasage image/parole. Malgré tout, leur psychologie n'a rien de binaire et leurs relations s'enrichissent avec leurs contradictions. Excepté ce PDG de type Messier, coincé, faux cul et vrai con. Les décors, eux, déballent leur somptuosité, assurés de l'impression qu'ils vont laisser. Un Paris en noir et blanc, fascinant, vertigineux, sombre et fantastique. Angel-a est définitivement ringard. Notons l'échec total de la politique écolo concernant le trafic automobile et la densité démographique et celle du Ministre de la culture sur la défense du Français comme langue officielle. Par conséquent les décors subissent, en étant pinailleurs, d'un manque de "vision" au profit d'une noirceur pessimiste trop souvent rattachée à la Science-Fiction.
Tout cela est bien évidemment n'a rien de réaliste (hormis les voitures Citroën si la marque existe encore dans 50 ans) autour d'un sujet passionnant : l'immortalité versus le vieillissement. Existentialistes contre utopistes. S'articule alors un bon polar avec happy end biscornu, après quelques poursuites, trahisons, révélations, monologue métaphysique, imagerie onirique.
Renaissance oscille parfois, hésite entre son envie de plaire et son désir de ne pas complaire. Plus cousu de fil blanc que profond film noir, il dévoile, cependant, une civilisation française américanisée, ultra-sécurisée, dominée par la publicité et les multinationales.
Renaissance porte ainsi très mal son titre. Le film évoque davantage le Moyen-Âge le plus obscur...
 
vincy

 
 
 
 

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