Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Monster House


USA / 2006

23.08.06
 








MANOIR MON BEAU MANOIR...

« - Quelque soit le problème que vous ayez, je suis sûr que ça se soigne et qu’on peut vous prescrire un remède. »

Situé à la croisé du faux film d’horreur (parodie) et de l’animation plus classique (comédie), Monster House n’a qu’un objectif en tête : parvenir à contenter tous les publics, adultes comme enfants.
Le film adopte une formule spécifique qui vise à mélanger frissons et humour, suspens et aventures, poésie (le flash back) et gamineries. Cette maison hantée est celle des fêtes foraines, de ces vertiges calculés, de ses couloirs qui ne mènent nulle part. Tout brille en rouge et vert, comme dans un vieux Scoubidou.
Heureusement , Monster House ne se contente pas de rouler sur des rails et revisite plutôt les scénarii des années 80, du type Goonies et autres Spielbergeries de l'époque. Surtout, les auteurs prennent le temps de développer les personnages, de leur apporter des nuances pour nous éviter les clichés et préjugés, de les rendre tous drôles et attachants, faillibles et peureux. De l'humilation des uns naît les souffrances des autres...
Sans temps morts, ce spectacle assez vivant ressuscite un divertissement presque désuet où les choses étranges n'existent que dans des banlieues uniformes, où les pré-ados s'inventent des drôles d'histoires de frousse pour combler leur ennui : revoir E.T., Gremlins et autres Retour vers le futur.
Ces "desperate teenagers" nous accrochent contre toute attente. Plus par l'histoire énigmatique que par son animation, où le Pixel a parfois des coups de mou. Il nous scotche avec cette romance fellinienne et absolue. Nous cloue au siège avec son final justement dosé et plein de péripéties. De l'introduction efficace à la morale pas trop banale, il y a une singularité, une nostalgie qui rendent le dessin animé différent de ses congénères. Il faudra cependant tout le déploiement de la folie furieuse de la maisonnée pour que l'on justifie du recours à l'animation. Et encore : en prises de vues réelles, nous aurions été tout aussi emballés.
Les contes font les bons amis. Les stigmates du passé, autant que les personnages malfaisants, sont un bon moyen de faire un clin d’œil à l’univers "freak" de Burton. Il y a du cousinage dans l'air. Notamment dans cette animation aux allures morbides et un peu crades. Le film marque alors clairement son identité dans l’utilisation d’une nouvelle technologie : le résultat est un mélange hybride entre patte à modeler et image de synthèse. Hélas, les mouvements des personnages ne sont pas toujours fluides. En revanche, les expressions, calquées sur les acteurs, sont par contre très bien rendues. Le "héros" ressemble terriblement à celui de Charlie et la Chocolaterie. Burton again. Clou du show : la maison se voit doté d’un design effrayant et impressionnant, à l’opposé des visages toonesques et caricaturales de ses protagonistes. Un cauchemar ambulant, à l'instar de ce château miyazakiesque. Version Halloween.

Avec de tels hommages et parrainages, Monster House restera sans doute comme l'un des films les plus intriguants du moment. Original sans l'être. Débordant d'affection et prêts à l'étreindre. Cette histoire de sortilège qui respecte tous ses publics ne manque ni de dérision ni de frayeur. Distrayant, vraiment. Mais pour toutes ces raisons, il ne va pas jusqu'au bout de sa folie démentielle. Monstre mais pas trop.
 
ninteen & V.

 
 
 
 

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