Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 20

 
Mon meilleur ami


France / 2006

20.12.2006
 



POUR ETRE MOINS SEUL





«- La bonne humeur c’est le début du bonheur.» Le nouveau Leconte débute par un enterrement. De fait la messe est macabre et la comédie funeste. Le cinéaste a peur de s’émousser et souhaite arrêter le cinéma. Son requiem aurait-il déjà commencé ? Voilà un drôle de drame, où Leconte est plus à l’aise dans l’amer que dans le comique. Pire, il plagie Veber avec cette histoire (et ce casting) sorti de La Doublure.
En fait, Mon meilleur ami vaut de se dilater la rate grâce à ce Pignon de Dany Boon. En amenant un côté Amélie Poulain, et la meilleure séquence du film, le final « dramatique ». Nous y reviendrons. Hors Boon, peu de salut. La mise en scène est plate, l’image terne, le montage si nerveux qu’on ne sait pas où poser le regard. Tout comme Auteuil s’intéresse plus aux objets qu’aux autres, le spectateur en vient à oublier les personnages.
Pourtant l’idée de départ – l’amitié est-elle une valeur non marchande, idéalisée, propagée, publicisé ? – pouvait être porteuse de promesses. «- Les bons comptes font les bon amis. – Non les bons comptes font les bons comptes» ; «- Les cadeaux entretiennent l’amitié, mais ne l’achètent pas» ; «L’amour peut se vendre. L’amitié ne peut pas s’acheter.» Le film est recueil de slogans et proverbes détournés ou pas. Brèves de comptoir qui ne font pas un film, surtout quand les gueules en gros plans ne suffisent pas.
Un peu comme ce stage des 3S «Sympathie. Sourire. Sincérité », on n’y croit jamais. L’amitié dans son essence n’est qu’un « gimmick » pour faire avancer des situations déjà vues. Les femmes ont les rôles les plus attendrissants, les hommes héritent de bonnes répliques, mais tout cela ne fait qu’un divertissement cathodique. Les idées de cinéma ne fonctionnent carrément pas, comme ce cambriolage, factice. Il faut donc puiser dans la télé pour que le rire et les larmes fusent. La séquence finale permet de cinémascoper "Qui veut gagner des millions ?" Assurément le jeu y gagne en profondeur, en émotion. De même, grâce à ce jeu télévisé, le film devient enfin quelque chose de cinématographique. Paradoxal. Mieux, le joker du meilleur ami est sans aucun doute la meilleure interaction entre la réalité et la fiction. Evidemment, le suspens repose sur le fait que le spectateur ignore tout de la dernière réponse, à un million.
La fin aurait pu s’arrêter là, hélas l’épilogue décide d’être en demi-teinte. A l’image de ce dialogue très illustratif, évoquant finalement l’incommunicabilité et la solitude : «- Il n’y a personne que vous pouvez appeler à trois heures du matin ?
– Non personne.
– Même si vous avez un gros problème ?
– Mais je n’ai pas de gros problèmes.
– Bah si vous pouvez pas appeler quelqu’un à trois heures du matin.
»
Un brillant exercice de dépressif anonyme : de quoi appeler SOS Amitié le soir de Noël si vous êtes seul...
 
v.

 
 
 
 

haut