Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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La tête de maman


France / 2006

28.03.2007
 



MIEUX VAUT TARD(IEU) QUE JAMAIS





"Qu’est-ce qu’il y a dans la tête de maman ? Qui occupe toute la place ?"

Jamais facile, l’adolescence. Qu’on la vive ou qu’on la raconte, grand est le risque de tomber dans le cliché ou le grand guignol. Intelligemment, Carine Tardieu aborde ce sujet sensible par le biais du rapport à la mère et de la quête d’identité. C’est en effet en se demandant comment sa mère a pu devenir une personne aussi triste et déprimée que son héroïne achève de se construire en tant qu’adulte. Réveiller le passé est pour elle le seul moyen de retrouver ses racines et sa propre vérité. De Lulu, ado rebelle et ronchon, plus prompte à jouer des poings que des sentiments, elle deviendra Lucille, jeune fille en paix avec les autres et surtout avec elle-même.

La démarche de la réalisatrice est intéressante à deux titres : adopter le point de vue de son héroïne, quitte à être injuste ou excessive (comme lorsqu’elle juge sévèrement les autres ou s’imagine une mère de substitution) et rester dans la fantaisie même quand l’avancement de l’intrigue requerrait plus de gravité. Les scènes au zoo et les moments joyeux entre Juliette (Karin Viard très crédible en femme lessivée par la vie) et Jacques (un Kad Merad presque lunaire) apportent une dimension onirique à cette histoire en forme de parabole.

Au fond, que dit le film ? Qu’il faut du temps pour sortir de sa chrysalide. Avec plus ou moins de bonheur, plus ou moins de légèreté, chacun n’aspire au fond qu’à ça, qu’il s’agisse du personnage le plus évident, la jeune Lucille en plein parcours initiatique, ou de Juliette, inéluctablement restée bloquée dans le passé. Que faire de nos vies : aller de l’avant ou ressasser ses erreurs et ses regrets anciens ?

Il y a dans La tête de maman une fraîcheur, une audace narrative qui excusent la plupart des maladresses formelles du film. Les images projetées sur le mur du jardin et les histoires que Lulu se raconte en voix off apportent une vraie originalité à l’intrigue, sans cela assez banale. C’est parfois un peu long, un peu démonstratif, mais l’essentiel est là : l’humanité et la pudeur. On rit souvent, on est parfois au bord des larmes. Dans ce monde qui n’a rien de bienveillant règnent une douceur de vivre, un refus de la résignation, une note d’espoir qui ne sonnent jamais faux. Quand on commence à accepter les autres tels qu’ils sont, à s’intéresser sincèrement à eux, on devient soi-même, un être plus libre et joyeux.
 
MpM

 
 
 
 

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