Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Goodbye Bafana


/ 2007

11.04.2007
 



LAND OF FREEDOM





"Mandela était en short et en sandales. Je l'ai tout de suite reconnu à son allure, à son regard direct. Son corps tout entier me signifiait qu'il était le chef et que jamais je ne pourrais l'intimider." James Gregory, in Le Regard de l'antilope (Éditions Robert Laffont).

D'où que l'on vienne, on ne peut rester insensible au sort de Nelson Mandela et de sa trop longue détention – 27 ans d'emprisonnement au nom de la défense de la liberté et des droits de l'Homme. Si son personnage représente la lutte d'un pays contre la suprématie d'une race qui se croyait supérieure, c'est tout un peuple qui a souffert de l'oppression et de l'esclavage - il y a seulement une cinquantaine d'années. Loin de nous offrir un mélo insipde, le réalisateur danois Bille August axe son film sur la détention de Mandela et la relation particulière qu'il noue avec James Gregory, son geôlier, un Afrikaner blanc adhérant totalement au système pervers de l'Apartheid. Le gardien de prison, de prime abord espion malgré lui, se transformera rapidement au contact de cet homme charismatique, partagé entre un sentiment d'injustice, voire de culpabilité et un désir de s'intégrer dans la société blanche afin d'en gravir rapidement les échelons.

Finalement, sa métamorphose n'est pas la plus spectaculaire ; celle de sa femme, interprété par la gracile Diane Kruger, passant ainsi de l'opportunisme ambitieux à la misère, redéfinit mieux les valeurs établies ou critiquées, marquant ainsi davantage nos esprits. Si l'histoire se déroule à travers le regard du personnage de Joseph Fiennes, elle se nourrit surtout de rédemption, et donc du jugement de Mandela et du cinéaste. La prestation de Fiennes, trop lisse pour être réellement mauvais, ne parvient jamais à nous faire croire à ses préjugés, peut-être pas suffisamment ambigu pour nous faire admettre sa conversion. Dennis Haysbert prête ses traits au président sud-africain, lui apportant une belle réserve. Sa justesse contrebalance avec un manque de réel parti pris qui ne donne pas le relief espéré à ce film intéressant mais peu audacieux. À trop vouloir éviter un manichéisme classique entre gentils noirs et méchants blancs, Bille August en oublie parfois le véritable fond de son film, la lutte du peuple sud-africain pour le respect de ses droits en tant qu'êtres humains. Tous ne sont pas des héros. Pourtant ils ont résisté.

 
Florine

 
 
 
 

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