Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Death note, the last name


Japon / 2006

09.01.2008
 



LES MOTS QUI TUENT





"L'humain dont le nom est écrit dans ce cahier va mourir"

Quand on n’a pas lu les mangas de la saga Death note, ou au moins vu les films, la meilleure posture à adopter lorsqu’on s’attaque au dernier volet de la série est celle du néophyte s’introduisant timidement dans un milieu dont il ne connaît pas les règles. Autrement dit : profil bas. Alors au début, c’est sûr, il faut fournir un véritable effort pour surnager parmi les dizaines d’informations délivrées en même temps : qui est qui, qui cherche quoi, dans quel but… On patauge un moment, catapulté en pleine action, entre une jeune héroïne sauvée in extremis par un démon à l’allure sympathique et un jeune homme moins affecté qu’on ne le croirait par la mort de sa petite amie. Puis les morceaux du puzzle se mettent en place et, une fois cette remise à niveau achevée, les wagons se raccrochent d’eux-mêmes.

Ce qui frappe en premier, c’est le ton volontairement léger du film, quasi insouciant, alors qu’il y est pourtant question de sentence de morts et de meurtres à répétition. Les cadavres s’empilent sans émotion ni cynisme, devant le regard parfaitement blasé des différents protagonistes. Il faut dire que tout cela est très propre et hygiénique puisque les malheureuses victimes décèdent de crise cardiaque. Dans un certain sens, cela devrait être plus effrayant, car il n’existe aucun moyen de se protéger. Mais en réalité, cela fait de la mort une notion vague totalement désincarnée d’où sont exclues souffrance et horreur. Elle devient alors une simple "punition" infligée aux "criminels" (un terme vague sur lequel on n’a pas tellement de détails) et à ceux qui s’opposent à Kira. Celui-ci entend en effet ériger une nouvelle société (l’autre étant "pervertie" et "imparfaite") d’où serait exclu tout mal, quitte à éliminer les innocents se mettant en travers de sa route. Légèrement fascisant sur les bords… et contribuant à donner au film une tonalité manichéenne simpliste.

D'autant que, face à Light, véritable stéréotype du tyran fou, le personnage de L. reste désespérément fade et en retrait, renvoyant leur duel à un énième affrontement entre le bien et le mal. De ce fait, on ne saisit pas le véritable dilemme dans lequel l’intrigue devrait nous emmener, à savoir deux chemins divergents pour atteindre un but commun, celui du triomphe de la Justice. Ne parvenant pas à s’aventurer sur ce terrain glissant mais ô combien plus passionnant, le film est condamné à n’être qu’un divertissement certes sympathique et original, mais à des kilomètres de son potentiel de départ.
 
MpM

 
 
 
 

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