Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Grande école


France / 2004

04.02.04
 



LE PUERIL JEUNE





"– Arrête Paul ! Tu en es encore à la révolution industrielle !"

Aux oubliettes American Pie. Les puceaux ont trouvés leurs maîtres. Adieu cancres immatures et pré-pubères. Place aux étudiants responsables et cultivés. Tellement plus Français. Pas moins obsédés pour autant. Jason Biggs et ses potes bataillaient dur pour perdre leur virginité. A la Grande Ecole c’est dépassé. Le sexe on pratique. Avec une assiduité et une constance olympique. Robert Salis le fait savoir. A grand coup de scènes crues et de plans de nudité masculine. Rien de bien choquant. Si ce n’est que le réalisateur n’y mêle ni plaisir, ni saveur. A l’image du film et ses personnages. Ennuyeux.

On ne pouvait qu’applaudir le projet Grande Ecole : suivre, au jour le jour, des étudiants ambitieux dans leur appréhension de la vie et de l’amour. Et s’attacher plus encore, aux pulsions homosexuelles naissantes de l’un d’entre eux. Loin, très loin des mièvreries de Sexy Boys et autres séries pastiches d’Hélène et les garçons. On avait tort de trop y croire. Le résultat : une succession de portraits caricaturaux. Presque risibles. Abrutissant comme les films pour ados. Tenter de percer le mystère de la jeunesse est sans aucun doute un exercice périlleux. Grande Ecole ne se donne même pas les moyens de l’effleurer.

Paul et sa bande transpirent la beauté, la richesse, l’intelligence. Tous tolérants, conscients de la misère de notre monde. Et adeptes de grands principes moraux et humains. Pas l’ombre d’un défaut, d’une faiblesse. Au placard les cinglants coups de gueule entre amis. Ici on règle les différends par des répliques bien amenées. Dans un français chatoyant totalement dépassé. La mise en scène dans des décors atroces ne fait qu’accentuer le malaise. Qui culmine à travers des séquences, hétéros et homos, ne dépassant jamais le stade du pur voyeurisme. Mais Robert Salis n’en finit pas de nous mettre à l’épreuve. Au bout d’une heure, le récit de Grande Ecole opère un tournant inédit. Les longues tirades enflammées fusent, à l’instar de la gestuelle, plus théâtrale et plus pesante encore. On s’attend quasiment à voir le rideau tomber. Taglioni, Quivrin et Kechiouche – excellents ! – n’évitent même plus le ridicule. Arrivé à ce stade le spectateur sera peut-être déjà loin. L’un des personnages du film avoue "vouloir choisir de ne pas avoir à choisir". Pour Grande Ecole la question ne se pose même plus.
 
jean françois

 
 
 
 

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