Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Les murs porteurs


France / 2008

09.07.2008
 



FAMILLE JE VOUS AIME





« - tu es religieux toi ? - tu parles, je me demande même si je ne suis pas antisémite »

Etrange comme la mémoire sait se faire capricieuse. Tout aussi étrange que l’homme puisse voir ce qu’il désire tout en occultant ce qui le dérange. Les murs porteurs chuchotent cette histoire, celle d’une mémoire qui file, qui s’égrène, qui s’échappe. Une mémoire difficile à conserver. Une mémoire difficile à perpétuer.

Quand une mère s’envole, c’est « comme un livre que l’on brûle ». Tant d’histoires, de souvenirs s’évaporent et s’effacent avec elle. Et les enfants regardent, impuissants. Quand l’un ne veut pas voir, l’autre ne voit que trop bien. Quant à la génération suivante, elle observe, en silence.

Plongeant ainsi en plein cœur des dédales de la mémoire et du passé, le film mêle habilement l’histoire et le présent. Chacun cherche sa place entre les deux, désirant construire un futur sans oublier son passé. L’harmonie n’est pas toujours évidente à trouver. Certains foncent vers l’avant, d’autres se tournent en arrière et d’autres encore, immobiles, ne savent vers où se diriger. Délicate alchimie. Alchimie que peinent à mettre en place les trois murs porteurs (Judith, Simon et Manou) autour de Frida dont l’esprit peu à peu rongé par Alzheimer lui fait tourner les talons vers son passé, à la recherche de Motteck, son défunt mari. Les souvenirs et leur transmission viennent alors frapper à la porte de chacun, tout comme l’angoisse de la mort qui approche à petits pas.

La famille est, une fois encore, prise pour cible par le cinéaste. Source éternelle d’inspiration elle est au centre de nombreuses réflexions. Difficile donc de sortir du lot de comédies ou drames familiaux. Néanmoins, pour Les murs porteurs, le réalisateur suit un chemin certes sensible mais qu’il sait mener à bien. Pour son premier long métrage, Cyril Gelblat a su trouver la justesse des mots et les justes propos. Dessinant admirablement chacun des personnages, ces derniers se révèlent être des miroirs pour chaque spectateur. Et même si certaines longueurs font parfois défaut au film, il n’en reste pas moins beau et très touchant.
 
Morgane

 
 
 
 

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