Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Once upon time in Mexico... Desperado 2 (Il était une fois au Mexique... - Desperado 2)


USA / 2003

22.10.03
 



L’INCORRUPTIBLE

Le livre Bye Bye Bahia



"- Il faut truquer le combat."

D’entrée de jeu, soyons méchants. Roberto Rodriguez est surfait. On dénote chez lui plusieurs carences. Peu imaginatif - deux trilogies à son actif : une pour les gamins avec les désastreux Spy Kids et une pour les ados avec ce Desperado -, son cinéma est aussi peu inventif. Dans le désordre ce Desperado 2 (et disons 2 et demi) pompe les images de Bunuel, Vera Cruz, Sergio Leone, Son of Paleface... Après cette compil de remix, que reste-t-il ? Un film sans saveur réelle. Une vague série B, dans le genre western tortillas, qui vire dans le gore le plus trash. Comme souvent dans le cinéma nord-américain, cette violence gratuite compense l’absence totale de sexe malgré deux bombes (Hayek, Mendès). Fantasme refoulé d’un esprit a priori immature ou en tout cas resté au stade de l’adolescence.
Mais nous sommes dans l’interprétation psychanalytique et franchement, le film s’y porte peu : jeux de flingues, yeux arrachés, genoux brisés. Les tronches sont patibulaires. Rodriguez s’amuse même à défigurer tous les méchants (hormis Rourke, déjà méconnaissable). Entre le désinvolte Johnny Depp, léger, manipulateur, violent, et le mélancolique Antonio Banderas, ténébreux, malin, dangereux, les seconds rôles ont peu de temps pour installer leurs personnages, mais s’amusent de tirer un portrait presque tragi-comique de ces seconds couteaux. Et puis il y a la flamboyante Salma Hayek, défunte mais ressuscitée par la magie du flash-back, évidemment sous-utilisée. Film baroque, entre la hantise des souvenirs et un certain mysticisme, Rodriguez le dit lui-même : "On n’a pas beaucoup changé." Dans ce défilé de lunettes noires, le scénario est trop confus, alors attachons-nous davantage aux symboles de ce thriller tequila. Par exemple, l’attitude christique de Banderas, reprise dans de nombreux films ces temps-ci (à commencer par Will Smith dans Bad Boys II).
Ce manque de singularité dessert énormément ces films de genre qui repose sur peu de choses, au final. Le divertissement du début fait place à un certain ennui. Halloween est transformé en un grand carnaval où l’horreur et l’hémoglobine remplacent alors l’aspect western et thriller du film. Le chihuahua apparaît être le seul personnage innocent du film. Nous souffrons un peu de cette déviance insupportable. D’autant que la réalisation n’est pas grandiose. Les effets (moyens) masquent l’absence de mise en scène. Les deux tiers du film sont regardables, simple déclinaison du Mariachi originel, et dès que Depp perd la vue, nous n’avons plus rien à voir.
Pourtant, le film offre une vision intéressante du Mexique derrière ce carnage organisé où chacun joue les pantins de l’autre. Rodriguez voit les Américains comme des belligérants irresponsables, se moquant de la CIA et ridiculisant les méthodes du FBI. Il fait l’apologie de la démocratie et du peuple, préfère la révolution au coup d’état. Profondément anti-fasciste, il réveille ce peuple mort-vivant pour se battre contre l’installation d’un fantoche. El Mariachi joue alors un peu de guitare, beaucoup du pistolet et célèbre son aura de justicier solitaire, à la manière d’un Lucky Luke, s’en allant seul vers un coucher de soleil. La dérision en moins. Désespérant
 
vincy

 
 
 
 

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