Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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My Name is Hallam Foe (Hallam Foe)


Royaume Uni / 2007

09.07.2008
 



LA VIE DEVANT LUI





«- Si tu t’habillais pas aussi mal, j’aurai cru que tu étais homo. » p> Les tourments et tournis de l’adolescence, couplés au deuil inconsolable du fils pour sa mère, font de Hallam Foe un personnage romanesque attachant, entre rêveries d’enfant à la Peter Pan et réalités déconnectée d’un schizo. Le film porte en lui le charme de son protagoniste, et nous fait passer un joli moment en sa compagnie.
Qui est Hallam Foe ? Un jeune excentrique observateur, envieur, crutateur, épieur, commentateur, dessinateur, cambrioleur, menteur, manipulateur, inquisiteur, chieur. Dans la peau de Foe, Jamie Bell, chat brûlant les toits, animal farouche avec les femmes, tour à tour sensible, vulnérable, rieur, hâbleur. Faillible, en larmes, lumineux ou héroïque, ni beau, ni laid (ou les deux), ce comédien élastique au visage malléable confirme son talent et porte le film sur ses épaules à peine remises de sa croissance depuis Billy Elliot, et nous emporte dans ses délires fantasques, comme les rats suivaient Pan et sa flûte.

Fou et inquiétant, il se cache de la vie, et de sa propre vie. Préférant les destins des autres par procuration, il essaie de saisir le réel, de le rattraper, mais il est trop tard, ou trop douloureux. Fuite en avant depuis ce deuil non résolu, il oscille entre des pulsions sexuelles naturelles et des envies meurtrières, en passant par une insouciance suicidaire.
Le scénario ne laisse pas de répit, rythmé par sa bande originale rock et électro assez jouissive. Une sorte de Trainspotting moins trash, où l’on frôle la précarité extrême et la douceur anesthésiante de l’embourgeoisement. Entre le je interdit et les jeux interdits, Hallam Foe cherche sa voie, comme un enfant qui mue essaie sa voix.

Mais il est aussi intéressant de comparer cet intrusif de l’intime n’est autre que l’hologramme en chair et en os d’un Big Brother cathodique. Il incarne ces reality-shows en se fourvoyant dans la vie des autres. Cette génération qui ne sait plus où sont les limites entre vie privée et espace public, entre droit à l’image et exhibitionnisme. Même sa propre mise à nu, qui devrait le rendre fragile, ne le gêne pas plus que cela. Il assume son côté tordu, en fait même sa caractéristique pour obtenir ce qu’il veut. Un parfait candidat pour le Loft ou Secret Stroy.
C’est en devenant adulte, en brisant le complexe oedipien (sexe et crime) qu’il va enfin vivre. Cette perversité qui le nourrit en font un personnage cinématographique fascinant, qui palie parfois l’absence d’originalité de l’histoire ou les stéréotypes de certaines situations. Pourtant, Hallam Foe, flirtant avec l’onirisme et le fantaisiste, s’éloigne toujours du pathos pour préférer l’émotionnel. Le spectateur, en empathie avec sa souffrance, comprend alors qu’il peut affronter non pas son avenir mais bien son existence.
 
vincy

 
 
 
 

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