Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'incroyable hulk (The Incredible Hulk)


USA / 2008

23.07.2008
 



HULK VOIT ROUGE





«- Hulk fracasse !»

En décidant de reprendre en main le développement et la production des futures adaptations cinématographiques de ses super héros, la maison Marvel affiche clairement des ambitions revues à la hausse. La qualité doit être au rendez-vous pour que l’univers comics book soit d’une cohérence et d’une richesse indiscutables. L’incroyable Hulk ne peut échapper à cette nouvelle donne et poursuit le virage engagé par l’excellent Iron Man de Favreau. Pour ce faire, Marvel et le studio Universal proposent une relecture du héros vert bien différente de celle d’Ang Lee qui, en 2003, nous pondit un film d'action mélodramatique et bancal. Sous la responsabilité du "frenchy" Louis Leterrier, réalisateur des pourtant pas fameux Transporteur 1 et 2 ou bien encore Danny the dog, Hulk version 2008 dégage une énergie dévastatrice que peu d’adaptations de super héros ont réussi à retranscrire avec autant de rage.

Film défouloir et survitaminé
A la suite d’un générique au découpage MTvisé qui ne fait pas dans la dentelle, le réalisateur plante son décor et donne vie à un long métrage survitaminé en référence à la série tv des années 70-80 avec le regretté Bill Bixby et Lou Ferrigno en vedettes. L’histoire, malgré sa trop grande linéarité, enchaîne sans complexe traque, courses-poursuites et scènes d’affrontements dans un rythme effréné. Il en suit un film tendu, percutant voire oppressant, mais limité dans son traitement et ses enjeux. De ce point de vue, Leterrier prend ses aises et franchit haut la main la frontière hollywoodienne en s’amusant comme un fou à pulvériser décors (voitures, bâtiments, hélicoptère…) et traumas dont on n'a que faire lorsque l’on veut ériger un panthéon au monstre vert. L’adrénaline ressentie au départ de la traque ne retombe pour ainsi dire jamais, les causes produisant toujours les mêmes effets. Film défouloir qui surprend peu mais ne déçoit pas non plus, Hulk aborde entre deux transformations l’ombre fugace de la menace, de la souffrance, du fardeau et du danger à venir. Si tous ces thèmes ne s’ancrent pas dans une psychologie en référence à des souvenirs douloureux, ils rendent compte d’un état déstructurant et appuient une réalité d’un homme (Banner) capable de se transformer en un monstre furax dès qu’on le titille de trop près. Cet Hulk devient alors une force convoitée par l’armée que Banner s’échine à anéantir ou canaliser. D’où la caractérisation d’un personnage instable et monstrueux de puissance latente suffisamment burné pour mériter un traitement à sa hauteur, entendez par là la nécessité d’un réalisateur ne s’embarrassant pas de chichiteux plans afin d’emballer un divertissement luxueux frontal et décomplexé.

Final homérique
Et si Leterrier n’est pas Cameron ou Mc Tiernan, il met toutefois en scène son film comme une machine de guerre implacable qui culminera dans un final homérique dont la jouissance visuelle n’est pas sans rappeler le pied que l’on a pu éprouver étant ado devant Terminator. De là à dire que L’Incroyable Hulk ne s’adresse qu’aux "geeks" en puissance, aux nerds déçus par le Transformers de Bay, aux férus de pelloches surtestostéronées et à tous les adolescents de la planète qui veulent s’en payer une bonne tranche, il n’y a qu’un pas. Pourtant, Hulk est beaucoup plus que cela, condamné à devenir cet antihéros incompris composé de deux entités contraintes de cohabiter dans le même corps. Si Banner veut éliminer Hulk, Hulk n’a que faire de ce frêle humain. Contrôle et fureur sont deux forces antagonistes qui structurent Banner / Hulk. Cette dualité fondamentale pour la compréhension d’un tel personnage trouvera un faible écho vers la fin du métrage. C’est peu, mais présent. La brèche est ouverte et les possibilités de développement innombrables. Louons également des effets visuels réussis et particulièrement bien retranscris à l’écran. Chaque scène où Hulk fait son apparition frappe fort notre rétine. L’univers prend forme petit à petit tout comme la cohérence artistique d’un film à la maîtrise technique imparable. Un dernier mot pour souligner la preuve de l’efficacité à utiliser un acteur charismatique pour interpréter des super héros. Après Christian Bale dans Batman Begins et Robert Downey Jr dans IronMan, Edward Norton fait des merveilles avec sa gueule d’ange cassé et son regard douloureusement humain. Comme quoi même les super héros ont besoin d’épaisseur pour exister. Tout comme le super méchant dont le rôle est ici dévolu à un Tim Roth démoniaque à la limite de la psychose aggravée.
Maintenant ça suffit, enregistrez l’épisode de Desperate in the city, éteignez votre téléviseur et courez vous prendre une bonne dose de géant vert, ses petits poings sont fameux !
 
denis, geoffroy

 
 
 
 

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