Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Agathe Cléry


France / 2008

03.12.2008
 



AGATHE RIT JAUNE

Le livre Bye Bye Bahia



Si l’intention est bonne, la résultat s’avère décevant car inégal. A l’instar des chansons, tantôt guillerettes et rythmées, tantôt pesantes et inutiles, Agathe Cléry nous balade dans un film qui n’ose pas aller jusqu’au bout de son ambition. C’était déjà le reproche que l’on faisait à Chatiliez sur La confiance règne. Il se retenait dans l’excès. Ici, point de Minelli ou de Demy, tout juste effleurés par des hommages déguisés, mais plutôt des pastilles cathodique : clip vidéo retravaillé, pastiche façon Les Nuls et surtout publicité. Chatiliez fait revivre les séquences de la Maaf (avec la meilleure chanson « A part ça elle n’est pas raciste » dont l’air trotte longtemps dans la tête) et même un clin d’œil appuyé lourdement à Eram.

Mais Agathe Cléry ne nous séduit pas comme on l’aurait souhaité. Ce n’est pas à cause du scénario, bien huilé, surprenant par certains moments, fantaisiste quand il le faut, explorant tous les recoins des situations possibles, hormis une, la seule qui vaille : la peau. Certes le maquillage est réussi, un effet spécial épatant. Mais la peau étant l’atout, l’enjeu central du film, il était évident qu’il fallait la filmer de près, lui donner une texture, nous faire éprouver sensoriellement cette mutation. Il fallait aussi nous montrer tout ce corps en noir, la dénuder, l’exhiber, l’outrager. Au lieu de cela, cela reste une pellicule de surface, sur le visage, les bras, une jambe. Il manque cette scène où le spectateur serait stupéfait, comme les autres le sont.

Agathe Cléry nous charme, cependant, et c’est grâce à Valérie Lemercier. Avec classe, elle distille les crasses, différencie les races, masque toute son horrible pensée sous des tonnes de vernis et convenances politiquement correct. Elle porte le film intégralement, en mettant la distance nécessaire dans les scènes d’abattement, ou en se donnant à fond dans le divertissement, qu’elle danse ou qu’elle hurle. C’est clair, cette Agathe ne serait rien sans elle.

Mais le film déçoit parce que les répliques hilarantes sont plus que rares. Parce que la mise en scène s’avère poussive et que les séquences s’enchaînent parfois maladroitement. Parce qu’une trop grande partie des chansons sont insipides ou mal chantées.

Ces petites médiocrités atteignent de plein fouet un sujet en or et une comédie pourtant plus intéressante que la plupart des distractions françaises de ses derniers mois. Chatiliez a gardé cette envie de nous gratter intacte. Ça nous poile moins qu’avant, mais au moins ça chatouille. Car on ne peut nier le problème de la discrimination dans la France actuelle. Mais peut-être qu’il aurait fallut être plus méchant, plus acide. Il y a dix ans les films de Chatiliez l’étaient encore. La comédie musicale a certes coloré le propos, mais il l’a aussi allégé, et même sucré. Mais ce dessert parfois acidulé aurait mérité un peu de poivre. Noir.
 
vincy

 
 
 
 

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