Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Le jour où la terre s'arrêta (The Day the Earth Stood Still)


USA / 2008

10.12.2008
 



GREEN PEACE





“Oh, j’ai oublié, tu es un alien, tu ne comprends rien à rien…”

Tous les Noëls se ressemblent quand même un peu. Si vous comptiez sur Hollywood pour vous faire oublier que ce sont toujours les mêmes guirlandes qui ornent encore votre foyer douillet cette année (pour cause de crise économique limitant votre budget déco); c’est un peu loupé. Car Hollywood a empoché suffisamment d’argent (c’est un peu de votre faute donc) avec l’exécrable adaptation de I Am Legend en 2007, pour nous proposer immanquablement une nouvelle tentative de recyclage d’un grand classique de la SF pour ces fêtes. Alors certes, Will Smith n’était pas disponible, ayant préféré renouveler une collaboration avec Gabriele Muccino, qui ne lui vaudra malgré tout probablement pas une nomination aux Oscars cette fois-ci. Mais la production superstitieuse de « The day… » aura cependant réquisitionné à titre de grigri le même en plus petit, soit le fiston Jaden Smith (justement déjà vu dans The Pursuit of Happyness). Accessoirement pour assurer l’inévitable nom en tête de gondole, Keanu Reeves s’est dévoué et il faut bien avouer qu’il a eu bien raison. En effet, qui d’autre que ce spécialiste de l’acting virtuel pouvait incarner avec une telle sobriété dans l’expression, un extraterrestre à vocation christique totalement dénué de sentiment ? Littéralement du taillé sur mesure…

Au final c’est par ailleurs ce choix à la base opportuniste du casting qui distinguera essentiellement cette nouvelle mouture de l’originale. Car dans le classique de Robert Wise, l’ami Klaatu, alors interprété par le fringuant Michael Rennie, était tout sauf distancié. Etudiant au contraire nos semblables avec un brin de malice dans le regard et exprimant une empathie bien plus évidente. Mais le temps était encore à la prévention peut être, à un certain optimisme naïf et décomplexé. Réactualisation oblige, le réchauffement de la planète a remplacé aujourd’hui la course à l’armement, principale psychose de l’après Hiroshima. Les petits hommes « verts » à l’écologisme sentencieux feront donc du coup plus penser à des émissaires de Greenpeace en phase de radicalisation (on comprend en même temps leur exaspération s’ils sont amenés à faire le déplacement vers la terre tous les 50 ans pour nous passer un savon). Les négociations se retrouveront aussi bien plus réduites, puisque les scientifiques, naguère incarnant la sagesse et une véritable alternative aux politiques (déjà considérés comme des crétins notoires par Robert Wise), sont désormais relégués au rang de figurants responsables du désastre (John Cleese ayant du mal à présenter sérieux qui plus est). La valeur sure pour nous racheter une conduite demeurera la mère de famille recomposée, bénéficiant au passage d’une promotion sociale en évoluant de simple secrétaire à savante patentée (mais bien intentionnée et moralement non corrompue évidemment).

Le reste sera du pur spectacle pas forcément réjouissant, car multipliant les effets spéciaux bas de gamme. On comprend que les studios souhaitent en coller plein la vue sur un maximum de plans, mais force est de constater que cela ne sert pas la fluidité du film. Là où il fallait à Robert Wise une minute après le générique - montre en main - pour garer sa soucoupe (qui ressemblait d’ailleurs plus à une tourte géante) sur la pelouse de Washington, ici il faudra se coltiner un nombre incalculable de séquences explicatives sans intérêt. Un peu comme si on avait perdu le sens de l’essentiel narratif qui permettait encore aux idées de s’exprimer clairement. Ce déchainement numérique improbable peine (volontairement ?) en plus à faire passer de manière crédible un quelconque discours écologique qui se serait mieux accommodé de l’épure de moyens. Car incorrigible spécialiste du toujours plus, Hollywood est quand même mal placée pour donner des leçons sur la surenchère destructrice de notre société consumériste. Mais souhaitait-on vraiment nous faire culpabiliser en pleine période de fêtes de fin d‘année ? Non, vu qu’on reste dans le domaine de la science fiction…
 
PETSSSsss-

 
 
 
 

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