Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'enquête (The International)


USA / 2009

11.03.2009
 



LE BON, LA BRUTE ET LE BANQUIER





"- J'aime cette agonie.
- Pourquoi ?
- Parce qu'elle est vraie."

Parfait coup médiatique pour Tom Tykwer (Cours, Lola, cours, Le parfum) qui revient au cinéma par la grande porte, précédé d’une réputation de visionnaire pour avoir eu l’idée de s’attaquer à la corruption mondialisée du milieu bancaire bien avant que la crise financière actuelle n’éclate. A Berlin, où le film était présenté en ouverture, cette incursion dans le thriller politique l’a même quasiment érigé en spécialiste du domaine économique (voir les extraits de la conférence de presse).

Pourtant, L’enquête (The international en version originale), qui s’inspire du scandale de la faillite de la BCCI qui avait ruiné 6 000 épargnants en 1991, s’avère rapidement n’être qu’un divertissement standard plus axé sur l’aspect "thriller" que sur l’introspection économique. Hormis le fait que le milieu bancaire remplace assez basiquement celui du crime organisé, ou encore les services secrets d’une nation ennemie, on se retrouve en effet face aux ingrédients classiques dans ce type de film : fusillades, courses-poursuites et rebondissements parfaitement millimétrés pour relancer l’attention toutes les dix minutes. De ce côté-là, pas grand chose à envier à des franchises comme James Bond ou Jason Bourne (avec une mention spéciale pour la fusillade débridée dans la mythique et cinétique rotonde du Musée Guggenheim de New York).

Par contre, Tykwer se révèle particulièrement incompétent dès lors qu’il s’agit d’incorporer du "liant" entre deux scènes d’action. La plupart des dialogues sont juste parfaitement lénifiants, les différentes tentatives d’explication expédiées sans autre forme de procès et les profondeurs vertigineuses du complot tentaculaire peu explorées. Le dénouement ressemble d’ailleurs plus à une pirouette qu’à une fin réfléchie. Dans tout ça, les acteurs font ce qu’ils peuvent. Clive Owen est très bien en flic acharné et monolithique qui refuse de plier, marchant un peu sur les pas de son personnage dans Les fils de l’homme. Naomi Watts, elle, se retrouve étrangement contrainte de jouer les faire-valoir sans envergure, son personnage n’apportant absolument rien à l’intrigue. La caution féminine d’un film presque 100% masculin ?

Quoiqu’il en soit, il y a tout de même une chose que l’on peut mettre au crédit de Tom Tykwer, en plus de l’efficacité proprette de ce polar normalisé, c’est d’aborder ces délicats problèmes financiers de façon non angélique, sans céder à la tentation de brandir une solution simple pour les résoudre définitivement. Pas dit que cela fasse forcément avancer le "schmilblick", mais c’est un début. En tout cas le sujet n’a pas franchement interpellé les banques allemandes qui, cynisme ou maladresse, faisaient elles-mêmes la promotion du film dans les distributeurs automatiques de billets
 
MpM

 
 
 
 

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